(marek) tuer tes nuits

Date d'inscription : 12/06/2017

17 avril, 3h00

nae, tu peines à trouver morphée dans ton labyrinthe de rêves. rendue songeuse par l'herbe fumée ce soir, tu tournes et retournes ton oreiller pour qu'il reste frais. tu détailles le plafond, traces les dessins du bout des doigts. tes yeux se ferment enfin. et quand tu les rouvres, tout le monde dort autour de toi. les murmures ont cessés, les lumières sont éteintes. milieu de nuit, et cette envie, pénible et qui t'empêches de te rendormir. dans le flou total, tu descends à taton de ta couchette, manque de perdre l'équilibre. la faible lueur des lampadaires qui traverse les rideaux t'indique le chemin sacré. t'allumes meme pas la lumière des toilettes, pas envie de t'aveugler. et, culotte baissée jusqu'au chevilles, tu somnoles sur ton trône qui te froidit les fesses. soulagée, t'en ressorts pas plus réveillée. tu tentes de retrouver ton chemin en comptant les couchettes. un deux trois quatre.. c'est ici ! tu grimpes, t'étale de tout ton long, ravie de retrouver ta couette. mais ton matelas n'est plus si confortable, et au bout de ta chute, un coude te rentre dans l'estomac. t'étouffes un cri de douleur, tombe sur le côté, suffoquante. l'agitation réveille quelques esprits qui commence déjà à jouer du "shhhhhht" pour te faire comprendre que tu les emmerdes dans leur sommeil. mais toi tu comprends rien, t'es en PLS et tu tentes de connecter tes neurones.

Date d'inscription : 12/06/2017

encore une nuit sans sommeil qui te rappelle que t'as toujours ce petit trou dans ton cœur. pas assez gros pour t'empêcher de vivre, juste assez pour t'empêcher d'aimer. tu repenses à cette nuit d'été, tu la repasses en boucle, à l'envers, en accéléré. mais pourquoi t'as rien fait ? non c'est pas de ta faute. si t'avais été là... mais où t'étais déjà ? t'imagines la scène, alternant les couleurs et le noir et blanc. comment était-elle habillée ? à quel moment a-t-elle commencé à souffrir ? t'es pas à l'aise avec tous ces gens autour. tu penses trop fort, tu vas les réveiller. tu sortirais bien prendre l'air, mais qu'est-ce que tu te sentirais seul. alors tu restes là, au milieu des endormis, à la merci du silence assourdissant. tu peines à trouver une position confortable et t'entends des pas alors que le silence commençait à devenir insupportable. l'ombre hésitante attire ton œil t'as reconnu nae, la petite nae. un sourire naît aux coins de tes lèvres et tu fermes les yeux, repensant à sa remarque sur ton âge pendant la réunion. elle remonte dans sa couchette, marquant alors la fin du temps de pause accordé à ton esprit. tu t'abandonnes de nouveau à lui alors que quelque chose te tombe dessus, atterrit sur ton coude dans un cri. tu te redresses aussitôt, fronce les sourcils, ton cœur rate trois battements. c'est nae, tu le sais. tu grognes intérieurement, t'as presque envie de la pousser hors de ta couchette. dans l’obscurité t'essaies de distinguer son visage, son regard, tout autre signe de vie. zéro mouvement, rien. mais qu'est-ce qu'elle fout ? tu fermes les yeux et t'inspires calmement, un sourire refait surface. « c'est quoi ton nom de famille, nae ? » elle a réveillé des gens avec sa chute. toi ça t'arrange. t'es plus obligé de réfléchir, non. toi tu veux faire plus de bruit. « nae, écoute moi. si t'es encore défoncée tu sors de ce lit. »

Date d'inscription : 12/06/2017

tu tentes de conjuguer ton équilibre sur le bord du lit, et un souffle regulier pour ne pas vomir l'intégralité de tes repas de la journée. tu grimaces, commences à te tortiller. ce quelqu'un chez qui tu es arrivé, c'est marek, ce gars de la réunion. t'as reconnu sa voix, t'as surtout pas compris la question. ton nom, il veut ton nom complet. t'ouvres un oeil, tu voudrais lui lancer un regard qui veut dire 'tu te fou de moi' parce que c'est pas franchement le moment de discuter de son état civil, mais tu vois que des ombres et tu ne distingues pas ses yeux. tes mains toujours sur ton ventre, tu te rapproches de lui en trainant pour ne pas tomber du lit. tu gémis et commences à te réveiller, vaseuse, douloureuse et aigris par le manque de sommeil. et là il commence à t'engueuler, comme quoi t'es def, et nanani et nanana. t'es à bout, t'as envie de lui vomir dessus pour la peine. t'enfonces ton visage dans le matelas en marmonnant pour contenir ta colère. tu redresses la tête et siffle comme une vipère. "pourquoi tu veux mon nom ? tu comptes écrire ma bio cette nuit ? et puis je suis pas def, j'aimerais bien en fait ca me ferait passer la nausée. putain mais qu'est ce que tu fou dans mon lit ?" réplique accueillie par une nouvelle vague de sssshhhttt, plus appuyé cette fois. excès de colère, excès de fatigue. tu dis n'importe quoi, te contente de cracher à la gueule de qui veut bien t'écouter. puis tu te rends compte que sur les draps c'est pas ton odeur mais la sienne. tu fais la moue, enfonce encore ta tête dans le matelas comme si ca pouvait te faire disparaître. tu marmonnes un "pardon" à peine audible. il faut que tu bouges, que tu retrouves ta couchette. mais tu te rends compte que la voix de marek n'est pas aussi enrouée que la tienne, bien trop reveillée pour ce milieu de nuit. tu te redresses à peine, tourne ta tête vers lui, tente d'apercevoir ses traits. tu chuchotes doucement pour te pas te faire épingler par l'équipe de shhhtt-trasher. "tu dormais pas hein ?" t'es surement trop curieuse pour t'immiscer comme ça dans son esprit, alors que tu viens déjà de t'imposer dans son lit..

Date d'inscription : 12/06/2017

il fait noir, tu te redresses pour essayer de voir quelque chose. nae continue d'agoniser sur le coté pendant que ton cœur se calme, que tu recommences à respirer correctement. tu te mords la lèvre pour pas rire, les autres ont l'air franchement agacés, t'es au courant qu'il est tard, tu peux juste pas t'en empêcher. t'as le réflexe de chercher ton téléphone dans ton lit pour l'éclairer, ta main parcourt le matelas à sa recherche avant que tu te rendes compte que tu ne l'as plus. l'animal blessé rampe vers toi en gémissant, tu grimaces. ton coude s'est enfoncé dans le creux de son rein et tu comprends toujours pas comment elle a fait pour te tomber dessus. c'est pas comme si c'était déjà la deuxième fois. et puis nae aussi commence à s’énerver. nae, la toute petite nae. et elle te crie dessus sans que tu comprennes pourquoi et t'hausses les sourcils dans le noir parce que tu sais pas quoi dire et que tu t'attendais pas à ça. t'essaies juste d'imaginer son joli visage pur céder à la fatigue et à la colère et tu restes silencieux jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle est pas là où elle pense être. elle murmure des excuses et c'est bien nae qui revient, nae qui capitule et qui se tord de douleur. t'ignores sa question et tu prends ses bras pour la forcer à s'asseoir, t'as besoin d'un contact physique pour t'assurer qu'elle ne soit pas en train de décéder, et putain que t'as pas envie qu'elle vomisse sur tes draps. « ça va ? » t'attends un peu. « non je dormais pas, c'est pas une raison pour me tomber dessus. » tu murmures presque, les mains encore posées sur ses bras. tes yeux s'habituent à l'obscurité et une faible lueur t’autorise à apercevoir son visage. peut-être qu'il est pas aussi tard que tu le croyais, ou alors est-il déjà beaucoup trop tôt ?

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il se redresse et ses mains chaudes serrent tes bras fins pour te relever. il te tire à peine et tu abdiques en t'asseyant, grimaçant face aux noeuds de ton estomac. t'as la pateuse, tu tentes sans succès d'avaler ta salive pour y remédier mais ça te file encore plus la nausée. tu fermes les yeux. t'es fatigué nae. ta tête tombe sur l'épaule de marek. coup de barre, tu pourrais t'endormir là. t'hoches vaguement la tête quand il te demande si ca va. a vrai dire c'est faux, tu sais que tu finiras par sortir pour vomir tes tripes ce soir. ton ventre te fait clairement comprendre que ca va pas le faire. et toi tu luttes encore, pensant que ca va se calmer, que tu maîtrises. naïve. ca t'apprendra à ne manger que des gateaux et des guimauves, arrosées de bière. tu rigoles, souffle entre tes lèvres un "t'es con." amusé. tu lèves ta tête. virtige, tu frémis tu voudrais demander pourquoi il ne dors pas à cette heure là. décortiquer un peu son esprit, refaire le monde sur son oreiller en regardant le plafond du mungo, entre les souffles endormis des compagnons de voyage. mais ce joli tableau est flinguer par une marre de vomi. quelle poésie. tu tangues un peu, voudrais rejoindre ton lit. arrêter de l'embêter aussi. tu te redresses, cherche des appuis de tes mains fébriles. tu te dors dessus. "je vais sortir un peu devant, je te laisse t'endormir alors vu que visiblement tu n'aimes pas que les gens te tombent dessus, ce que je ne comprend pas du tout vraiment." tu ris un peu, ironie des malades. tu cherches à descendre de là, à sortir. l'air te parait étouffant maintenant. il faut que tu te dépêches, tu ne tiens pas à ce que marek te tienne les cheveux.

Date d'inscription : 12/06/2017

elle pose sa tête sur ton épaule et tu respires ses cheveux. elle sent le sucre et l'alcool et tu te demandes si t'es encore éveillé. la pression de tes doigts sur sa peau devient légèrement plus forte alors qu'elle est toujours contre toi. qu'est-ce que tu donnerais pas pour revenir en arrière. tu repenses aux rues d'harlem, celles que t'as laissé orphelines. nae hoche la tête, elle est toujours en vie, elle. nae, nae, nae. tu répètes son prénom en boucle dans ta tête pour te forcer à comprendre que t'es bien éveillé, que t'as pas le droit de divaguer. t'aimerais bien qu'elles partent elle et ses nausées, qu'elles vous laissent tranquille, toi et tes pensées. et puis merde t'as pas du tout envie de la laisser seule, t'as pas le droit, on sait jamais. comme si elle avait entendu tes pensées, la poupée cherche à s'échapper, se détachant de son étreinte. elle plaisante encore et t'es déjà loin, tu la laisseras pas seule ce soir, tu lui gueuleras dessus demain. tu descends en premier puis tu tends les bras pour l'aider. « viens là, j'vais t'aider à repeindre les murs. » t'as besoin de sortir toi aussi. t'as l'impression que les parois du bus se referment lentement autour de toi, te promettant à une mort certaine, lente et douloureuse. tu la prends contre toi, priant qu'elle ne te vomisse pas dessus et t'avances maladroitement à la recherche de tu ne sais trop quoi. pourvu que t'arrives à temps. c'est plus difficile que tu le croyais dans le noir et tu cognes plusieurs fois dans des trucs avec un rire étouffé.

Date d'inscription : 12/06/2017

tu te laisses glisser dans les bras du marek. ton poids plume s'accroche à son corps, t'enroules tes jambes dans son dos, niche ta tête dans son cou. tu te prend le mur et un coin de porte, ça te fera surement des bleus mais tu pouffes de rire avec lui. comme deux gamins en colo qui cherchent à s'échapper de leurs tentes sans se faire choper, pour aller faire les quatre cent coups. les autres râlent encore, se retourne sous leurs draps, jette un oeil soulagé à votre silhouette, soulagée de la voir descendre de l'étage. dans l'espace de vie ça sent le tabac froid et les fonds de bouteille. haut le coeur. tu plaques ta main devant la bouche, talonnes ton destrier de fortune. tu gigotes, descend de ta monture, attrapes la lampe du frigo et te précipites sur la porte du bus pour l'ouvrir. tes deux pieds nues heurtent le sol sableux, les quelques gravillons lacèrent ta plante d'enfant. mais t'as pas le temps de grimacer, tu sautes à côté du premier arbre et t'appuies dessus. tout remonte, tu tousses, t'as des vertiges, et puis finalement, tu commences à vomir. un truc liquide, qui te flingue la gorge et l'estomac. t'as honte, t'aurais préféré être seule dans ce sale état. alors entre deux haut le coeur, tu lances une excuse étouffée. "..désolé.."

Date d'inscription : 12/06/2017

tu prends le vent en pleine face quand vous arrivez dehors. tes pieds nus sur le sol, nae sur le dos, tu t'éloignes le plus possible du bus. y a ce truc chez nae qui t'agace, mais c'est ce même truc qui fait que tu la trouves attachante. depuis la première fois que tu l'as vue tu t'es persuadé que c'était qu'elle te fait penser à ta sœur mais c'est faux ; elle ne lui ressemble en rien. t'as les cheveux en pagaille et l’œil bien trop vif pour ce milieu de nuit et sûrement déjà injecté de sang, t'inspecte l'horizon alors que nae s'échappe pour aller se vider contre un arbre. la voir vomir, c'est presque aussi éprouvant pour toi que pour elle alors tu te poses sur le sol. le silence est respectueux, tu te dis que tu devrais peut-être aller l'aider et puis tu croises tes bras sur tes genoux. t'ouvres la bouche pour dire quelque chose, et puis tes mots meurent sur tes lèvres avant même qu'ils n'aient la chance de s'en échapper. tu te tais, t'es juste la présence fantôme. la présence qui dit "je suis là" mais de loin. la poupée s'excuse, tu secoues la tête. « fais comme si j'étais pas là. » t'as les yeux qui fatiguent et toujours cette foutue paupière qui saute. tu détournes le regard pour signifier à nae qu'elle pouvait continuer de vomir en paix pendant que tu luttes désormais pour rester éveillé. t'es toujours pas sûr de savoir quel est ce truc. la situation te met mal à l'aise. tu voudrais la questionner. savoir quelle nae t'as pas encore rencontrée et si t'as déjà rencontré la vraie. « c'est quoi ton nom de famille, nae ? » tu redemandes, dès lors qu'elle s'arrête de tousser.

Date d'inscription : 12/06/2017

soulagée, tremblante, la bouche piquante et les yeux pleins de larmes que tu essuies d'un revers de la main. ton voyage commençait bizarrement d'une certaine manière. comme pour te ra peller qu'il ne faut pas t'oublier, qu'arroser un estomac toujours vide d'alcool et de sucres n'allait pas t'épargner. tu tentes de retrouver une respiration régulière. tu as froid, puis chaud. tu te redresses un peu quand les vertiges cessent. tu ris jaune, un peu, pour ne pas perdre contenance. et marek qui te demande ton nom encore. tu te retournes, hausse les épaules et va pour rentrer dans la bus te rafraichir le visage. tu lâches un "tehea" en passant devant lui avant de t'engouffrer dans la carcasse. tu cherches à taton la lumière de la salle de bain. elle s'allume et le miroir te dévoile ton affreux portait. joues creusées, yeux rougies et humides. tu nettoies ton visage fatiguée, ta bouche acide, ta nuque humide. t'attaches tes cheveux emmêlés en queue de cheval. la fatigue t'assène un coup de massue, tu bailles, mais tu décides de retourner dehors. voir si quelques étoiles sont là ce soir. tu sors, reste debout à côté de marek. sourire timide, t'aimerais t'effacer. mais étrangement, t'es soulagé d'être avec lui. il a ce quelque chose de rassurant, de bienveillant sous ses airs de pitbull. tu lèves les yeux au ciel. quelques timides lumières résistent à la pollution lumineuse de la station balnéaire. curiosité "pourquoi tu voulais mon nom ? tu veux écrire ma bio ?" tu ris un peu, glisse les mains dans les poches de ton pantalon de pyjama aux couleurs bohème.

Date d'inscription : 12/06/2017

la poupée semble endommagée et le meilleur (ou le pire) dans tout ça, c'est que t'y es pour rien. ton attention reste fixée sur chacun de ses mouvements, tremblements, gémissements. ça pue l'alcool et le désespoir, t'es même pas sûr de savoir ce qui sent le plus fort. la tristesse de son état physique s'accorde parfaitement au tien. tu te complais dans la fatigue, dans cet état second où la ligne entre la réalité et les rêves devient floue et dangereuse, où la nuit a une forte odeur de souffre. ça doit être la lune qui a ce pouvoir sur toi, il n'y a plus de nuances, tu n'es plus que noir et blanc. les couleurs ont disparu cette nuit ; t'es seul avec nae qui pue l'alcool et t'aimerais l'engueuler mais t'es un peu fatigué et y a tout qui se mélange dans ta tête et t'aimerais retourner te coucher mais si tu la laisses seule elle va s’étouffer dans son vomi. elle rentre se rafraîchir, sûrement, et tu restes dehors sans bouger à compter les étoiles dans le ciel, à les exploser une à une dans ta tête jusqu'à ce qu'elle revienne. elle ricane encore à propos de cette histoire de biographie et tu la regarde du coin de l’œil. « j'veux te mettre dans mon death note. ça marche pas si t'as pas le nom de famille de la personne. » tu regardes ta montre, il est déjà l'heure de la prière de fajr. depuis combien de temps t'es réveillé ? tu te racles la gorge et te lèves. « j'vais à l'intérieur, tu peux rester là ou venir, peu importe. j'm'en fous un peu. » tu marches la gorge serrée jusqu'au bus puis jusqu'aux couchettes où tu vas fouiller dans ton sac pour récupérer ton tapis. tu sais pour quoi tu vas prier cette nuit, c'est toujours la même chose. toujours la même colère, toujours la même détresse. les mêmes murs qui se resserrent autour de toi. l'espace de vie est moins bruyant que l'étage, plus calme, plus inquiétant. c'est là que tu trouves refuge pour prier, accompagné par les hurlements du mungo.

Date d'inscription : 12/06/2017

t'es pas sur d'avoir bien entendu. tu le regardes. tu regardes le ciel. tu le regardes encore. puis tu regardes de nouveau le ciel. tu souris, hausse les sourcils, incrédule. l'espace d'une seconde, tu te demandes si tu n'es pas tombé à côté d'un réel psychopathe. le gars qui avait évoqué l’éventuel embarquement d'un fou à bord lors de la réunion n'avais peut être pas tord. tu persifles "tu plaisantes j'espère, ou alors t'es vraiment très naïf pour un grand garçon." il faudrait plus qu'un death note pour t'éliminer. "j'vais à l'intérieur, tu peux rester là ou venir, peu importe. j'm'en fous un peu." trop sensible, trop fatiguée, tu sens ton coeur d'enfant se serrer dans ta poitrine. tu fais les gros yeux, étonnée. de votre promiscuité hasardeuse, de sa façon de te retenir droite, de te porter, toi, gamine collée contre lui, on était passé à un 'j'm'en fous un peu si tu me suis ou pas' balancé par dessus l'épaule. il t'avait aider plus par obligation que par inquiétude. toi qui était prête à lutter contre le sommeil pour refaire un peu le monde en regardant le ciel, accepter de porter compagnie à ses insomnies pour les rendre moins cruelles, tu te retrouvais réduite à une présence lambda, effacée, médiocre. tu le regardes s'engouffrer dans le bus. et toi, tu restes planté là, à te demander pourquoi. l'aube pointe son nez dans un coin du ciel. à fleur de peau, l'excès de fatigue te floute les idées, tu commences à broyer du noir, tu sers la mâchoire alors que tes yeux se remplissent de larmes pour aucune raison. tes petits point se serrent, tu croises les bras. et tout commence à aller trop vite dans ta tête. avalanche. tu croyais vraiment que ça allait être aussi facile nae ? t'en aller sans rien dire, abandonner ta propre mère, tu pensais être accueillis par une bande de globe trotteur à part entière, aux milles horizons, aux milles histoires, aux milles sourires ? mauvaise pioche, ce voyage héberge bien plus que gens cherchant à fuir que d'incorrigibles optimistes. et là nae, toute seule sous le ciel tu te montes la tête. tu te détestes un peu plus chaque seconde. tu rentres dans le bus en marchant sur les talons. tu jettes un coup d'oeil à marek. tiens, il prie. tu te fais la réflexion que pour prier à cette heure là, il devait y croire dur comme fer. t’avales les escaliers vers l'étage deux par deux, t'attrape ton sac à la volée et redescends aussi bruyamment que t'es monté. tu retournes dehors. les gravillons te lacèrent toujours les pieds, tu grimaces, tu te dis que t'es conne, que t'aurais du penser à prendre tes chaussures. tu rumines ta fatigue, ta haine de tout le monde. tu t'assoie sur la marche de la porte du bus, tu fouilles dans ton sac, t'en sors de quoi rouler un spliff. éternel remède. tu veux redevenir la nae légère, la nae sympa et bienveillante, qui fait rire et sourire. t'as jamais roulé un cône aussi vite. tu le coinces entre tes lèvres, le craque en combinant le gaz de ton briquet et l’étincelle de ton clipper. et malgré le premier nuage de fumée qui t'apaise, tu te dis que t'es une ratée. et tu pleures un peu, avant d'essuyer tes larmes d'un revers de la main.

Date d'inscription : 12/06/2017

t'y arrives pas ce soir. t'as l'oreille distraite. tu l'as laissée dehors la poupée, elle va attraper froid c'est sûr. peut-être qu'elle vomit encore, peut-être qu'elle meurt. la fraîcheur de la pièce s’infiltre dans tes pores et tes maux appuient sur tes paupières accablées par tant de nuits blanches. ton front frappe le sol et c'est ta gorge qui se resserre. tu te dis que t'as peut-être pris la mauvaise décision, que tu ferais peut-être mieux de faire marche arrière, que nyc c'est pas si loin que ça, que t'as de l'argent pour te payer un taxi. et puis t'aimerais bien qu'on te vienne à l'aide, là. tu sais plus trop où donner de la tête, t'as perdu le fil de ta prière, va falloir que tu recommences. nae déballe les escaliers, monte puis redescends. elle est pas morte, tu l’engueuleras demain. tu regardes tes mains, y a des galaxies qui les décorent, c'est ton memento mori. elles arborent fièrement l'histoire de ta vie offrant un tableau inquiétant à qui veut bien le voir. ces doigts seront de nouveaux pansés au lever du matin. t'es encore à genoux, à te dire que chaque lever de soleil te rapproche un peu plus de la fin. tu peux qu'y croire au paradis parce que l'enfer est déjà là. tes démons sont de sortie ce soir et ta prière distraite n'a pas suffit pour les faire fuir. tu te lèves et ouvre le frigo en attrapant la torche au passage, elle aimerait peut-être boire un peu nae, tu te dis. tu prends la bouteille d'eau et puis tu puis tu refermes le frigo. tu sors de nouveau, ton ambition de faire le moins de bruit possible est balayée par tes pas sur le sol. tu pars à la recherche de la la petite silhouette de nae que tu retrouves assise à fumer. ses yeux ont pleuré, nae a pleuré. tu déglutis, ça te fait mal, ça te déchire la gorge et la température de ton corps augmente mais tu t'assois. tu t'assois et tu dis rien, tu regardes ta pauvre bouteille d'eau qui va servir à rien et tu dis rien. tu la regardes du coin de l'oeil les sourcils froncés et approche prudemment des doigts de son visage pour essuyer ses larmes. et puis tu lui tends quand même au risque de paraître bête et maladroit, ça sera pas la première fois.

Date d'inscription : 12/06/2017

tu te demandes quel chemin va prendre ta petite vie. tu te revois gamine à voler sur les étalages pour pouvoir manger le soir avec ta maman, dans cette grande maison aux taxes assassines, laissée vide par ton père. tu te rappelles du regard fier de ta mère quand tu as reçu ta bourse pour les arts. vous aviez une chance sortir la tête de l'eau. et toi, tu as balayé ça du revers de la main. t'es parti, loin et pour longtemps. étouffée par ta propre vie, tu avais plongé tête baissée dans la seule échappatoire qui s'offrait à toi. cette échappatoire qui chaque seconde te rappelait ton erreur. t'as pas ta place ici nae. t'as déjà menti sur ton âge pour t'y incruster. et puis t'as bien vu que t'étais la gamine du groupe. inexpérimentée, naïve, malhabile. t'as voulu jouer dans la cour des grands et aujourd'hui t'es sur le fil, prête à tombée. t'es tellement obnubilée par cet horrible portait que tu dresses de toi même dans ton crâne que tu tressailles quand tu vois une ombre à côté de toi. c'est marek, il est revenu. ton corps se recroqueville sur lui même, comme une pauvre tortue en danger. ce gars, finalement, n'avais rien de rassurant. il ne faisait pas comme tout le monde, il ne faisait pas semblant. d'ordinaire, les gens montre leurs beaus profils quand ils font connaissance. on sourit, on fait la conversation. lui, non. rien que dans sa façon d'être, il te rappelle que tu mens. qu'en réalité, ton profil est plus brouillon, plus gris. tu te demandes s'il fait cet effet à tout le monde. il approche sa main pour essuyer tes larmes, t'esquisses un mouvement de recul lorsque ses doigts effleurent ta peau. tu jettes un coup d'oeil sur l'eau qu'il te tend, comme un gamin maladroit qui offre une fleur pour s'excuser. tu secoues la tête pour décliner l'offre. la fumée opaque s'échappe de tes lèvres. tu regardes devant toi sans rien voir, les yeux dans le vide. avec quelqu'un d'autre, t'aurais ouvert la bouche, t'aurais essayer de dire quelque chose. de faire la conversation, de divaguer, d'alléger vos pensées avec des futilités. mais avec lui, tu sens que c'est pas la peine. il finira par t’assassiner en deux ou trois mots, balancés par dessus l'épaule, pour te rappeler à quel point tu n'as pas d'importance. ni amie, ni ennemie, il donnait ce parfait sentiment d'ignorer la contenance des gens. ça devait être dur parfois de n'être entourée que de corps. tes efforts seront vains nae, économises ton énergie, reste silencieuse. t'es épuisée, tu commences à te dormir dessus. demain, la journée va être longue. une seconde d'inattention, et tu te vois tendre le spliff à ton voisin. vieux reflex sacrée des fumeurs. « je suppose que tu fumes pas, mais je suis polie, moi. » sifflée entre tes dents, tes mots sont assassins. nae la douce et jolie s'est évaporée entre une prière et un nuage de fumée.

Date d'inscription : 12/06/2017

le piège se referme, t'as raté un truc. l'ambiance n'est plus la même. nae n'est plus la même. t'es trop fatigué pour réfléchir, peut-être que tu devrais pas rester près d'elle, tu vas sortir de trucs que tu vas regretter demain. tes yeux restent bloqués sur son visage alors qu'elle semble s’être désintéressée de toi, c'est la tornade dans ton esprit, c'est si calme dehors. elle esquive le contact avec tes doigts et refuse ta bouteille d'eau. putain qu'elle a raison, tu te dis. t'es pas fréquentable, l'esprit malsain et instable, le visage impassible, les gestes trompeurs. tu t'amuses des visages gênés, des actes manqués, des maladroits en sociétés, des gens stables, des gens respectables. et t'es rien de tout ça toi t'es bon qu'à aspirer l'air que les gens respirent, les laissant agoniser devant tes yeux indifférents. tu prends une gorgée d'eau sans quitter la poupée des yeux. si fragile et vulnérable, t'auras pas eu besoin de forcer pour qu'elle montre cette facette d'elle. la nae cachée, la nae qui te déteste déjà. la nae blessée et épuisée qui n'a rien à voir avec celle de la réunion de la veille. c'est ça que les gens font, c'est ça que tu ne sais pas faire. aujourd'hui c'est elle, demain ce sera quelqu'un d'autre, t'es nocif et inépuisable. tes yeux se perdent dans l'obscurité, trop épuisés pour se focaliser sur quelque chose tu te demandes encore où t'es, si t'es pas en train de rêver et puis t'entends les bruits de nae, nae qui fume à côté de toi, nae qui s'est recroquevillée pour t'échapper. t'insisteras pas ce soir, tu prends note de ses silences et de ses larmes, de la vitesse à laquelle la poupée s'est décomposée. t'ouvres les yeux quand elle prend enfin la parole et tu regardes sa main, avant de lancer un regard intrigué à son encontre. « j'aurais préféré que tu me proposes ton vomi, tu sais. » t'es épuisé alors tu fermes les yeux, t'infligeant des électrochocs imaginaires toutes les secondes pour ne pas t'endormir sur place. la voix de nae est teintée d'énervement et brisée par les larmes, t'apprends à lire entre les lignes. « va dormir nae, t'es fatiguée. » tu siffles en te redressant. cette fin de nuit prend une direction trop inattendue, trop spontanée pour ton piteux état. tu passes tes mains sur ton visage, tu veux t'assurer que t'es toujours là, toujours vivant, que tu pars pas en vrille oh et puis ça c'est déjà fait.

Date d'inscription : 12/06/2017

il t'arracherait presque un sourire. tu secoues la tête, tu sais plus trop ce que tu fais là, pourquoi tu t'obstines à rester. pourquoi tu t'es pas échappé dans la ville, sur la plage, n'importe où, dès la première note cinglante de la voix de marek. tu dois te dire naïvement que tu pourrais réussir à en tirer quelque chose, de ce gars. que c'est pas possible d'être aussi terne. peut être que son rire est beau, qui sait. tu ramènes le spliff entre tes lèvres, et tu fumes, encore. c'est surement ce que tu fais de mieux ce soir, où tout va de travers. « va dormir nae, t'es fatiguée. » tu bouges pas. tu te dit qu'il a raison, tu sens les coups de massue dans ton crâne. mais t'as peur de lutter. lutter pour t'endormir, devoir trop penser, remuer, ruminer, et puis au final te perdre. alors tu fumes un peu plus fort, attendant que le thc t’assomme complètement jusqu'à demain. ta bouche reste fermée, tes yeux restent bloqués. ta bien compris que délier ta langue servirait à rien. t'es dans l'attente de tout et de rien à la fois. observatrice plus qu'actrice. il va surement se lasser, abdiquer face à ton silence agaçant, partir se coucher en te maudissant. et puis ces prochains jours, tu t'appliqueras à ne pas trop le voir. comme un vieux démon que tu tentes d'oublier. toi nae qui a pour habitude de te lier à tout le monde, d'arracher des sourires, de déclencher des rires. être confrontée à un mur de pierre, beaucoup trop solide pour toi, ça te casse en deux. poupée brisée sur son obstacle, fierté abimé par les sourires absents, légèreté habituelle alourdit par la défaite. tu n'as rien d'exceptionnel nae, tu n'arriveras jamais à changer le monde ou les gens qui t'entourent. naïve, tu rêves d'un monde paisible et des gens heureux. boum, revers de claque, t'es couchée nae. là, assise, sous les étoiles, c'est la réalité qui t'as agrippé les chevilles et qui refuse de te laisser partir. il y a ce spliff qui arrive à sa fin, tu te dis que t'auras bien la force d'en rouler un autre qui tu fumeras seule, sans lui, sans autre compagnie que celle de l'aube.

Date d'inscription : 12/06/2017

ta voix brisée par la fatigue résonne dans la nuit, tes mots restent en suspens, tu n'as plus de destinataire ce soir. nae ne t'écoute plus, elle ne te répond plus. et toi, perdu dans l'obscurité, tu batailles. cœur rempli de haine cherche un peu de paix. cherche dans les étoiles, cherche dans les grains de sable, peut-être même dans les silences de nae, ils en disent tellement long. c'est toujours la tornade dans ta tête quand tu te redresses enfin. tu batailles contre la fatigue que se glisse sous tes paupières et tes cernes creusées, tu batailles contre le diable et son armée bien décidés à te faire capituler. tu crois les apercevoir dans l'obscurité. présence malsaine et malveillante, tu ne peux pas les quitter des yeux, sinon ils te mettront à mort. ton sang se glace et ton visage se crispe alors qu'ils approchent. c'est tes doigts qui réagissent les premiers ils se plient sur eux même, forçant tes poings à se réveiller. les ombres malveillantes continuent d'avancer vers toi et c'est ton cœur qui menace de lâcher lorsque tu découvres le visage de ces ombre ; c'est le tien. y a toujours nae à côté, enfin tu crois, tu l'entends plus trop et tu gardes les yeux grands ouverts en fixant les étoiles. t'as envie de te le lever, de te remettre à prier, de demander au bon Dieu de te libérer de tes démons et tu te dis que comme nae, il ne te t'écoute plus. ton pied droit frappe sur le sol, seul témoin de ton besoin de rester éveillé. t'as la tête qui tourne, le cœur qui veut se barrer de ta poitrine et tu crois bien que t'as envie de vomir. un sourire cynique vient déformer ton visage, c'est pas normal, t'es pas normal. t'es bien content que la poupée ne fasse plus attention à toi, qu'elle ne remarque pas que t'es à deux doigts de rendre l'âme, dégoûté par ta propre existence. le diable a gagné ce soir, la fatigue aussi. c'est tes pieds qui te porte, ils t’emmènent loin de la silencieuse nae, au rythme de tes céphalées assourdissantes. tu te vides au milieu de tu ne sais où dans un pitoyable gémissement provoqué par la brûlure dans ta gorge et tu viens briser le silence imperturbable de cette nuit.

Date d'inscription : 12/06/2017

tu flottes dans tes pensées. tout est ralenti, silencieux. un grand trou noir dans lequel tu as mis un pied, et maintenant tu te laisses emportés. le fil de tes songes est régulier, il suit un chemin simple et logique. tu te dis qu'il fait un peu frais ce matin, alors tu te demandes quelle température il fait en floride, ça te rappelle ta mère et tu t'en veux, tu te revois lire l'annonce et monter dans ce bus, tu te rappelle de ta rencontre avec chad, tu te demandes si tu aimerais être grand reporter, tu te dis que tu préférais photographier qu'écrire, tu te demandes combien coûte un appareil photo ect, ect, ect...et ça continue de flotter, ça suit son cours, bien tranquillement, alors que tu te brûles les doigts sur la fin de ton spliff. il frappe le sol avec son pied, tu sursautes et le regarde de haut en bas. il a les poings serrés. gamin colérique. tu te recroquevilles un peu plu et tu reposes tes yeux dans le vide, t'essayes de rattraper le fil de tes rêveries. il s'éloigne en cognant les talons sur le sol qui n'a rien demandé. tu lui jettes des regards, sans le vouloir en fait. t'aurais préférer rester les yeux dans le vague. mais c'est la gentille nae qui reviens un peu. un brin d'inquiétude, ou de curiosité. tu soupires. tu voudrais être de nouveau dans la lune. tu te lèves, nonchalante. tu le suis de loin, avec tes pas de chat, en te roulant une clope. tu sais pas trop pourquoi tu fais ça. surement parce que t'es pas assez courageuse pour avoir son absence sur la conscience. t'étais du genre à te faire beaucoup trop de film. il s'arrête, tu ralentis. et il vomit, lui aussi. tu sais pas si tu dois rire ou pas. tu restes impassible, trop fatigué pour extérioriser un semblant d'émotion. t'allumes ta clope, le bruit de l'étincelle trahi ta présence. tu t'éclaircit la gorge. « ça va marek ? » t'as la voix douce, presque affectueuse. tu te rends compte que tu t'inquiètes, toi petit mouton, pour le grand méchant loup. tu te déteste d'avoir des sentiments. t'aimerais t'approcher, poser une main sur son dos pour le soutenir. il aurait vite fait de te casser le bras, marek. tu fumes ta clope. le jour pointe le bout de son nez. t'abandonnes l'idée de dormir un peu plus cette nuit. tu danses d'un pied sur l'autre. tu veux aider nae, t'aime pas être impuissante. ton inquiétude se dessine sur ton visage. t'hausses le ton. « réponds moi, je préfère encore que tu m'engueules que tu restes silencieux. »

Date d'inscription : 12/06/2017

dimension tragique, cette nuit c'est ta catharsis. t'as les membres tremblants et tu sais plus trop où t'as mal, tu sais juste que te lever cette nuit était sans doute une mauvaise idée. t'en veux à nae de t'être tombée dessus, t'en veux à nae et ses nausées. t'ouvres les yeux après plusieurs secondes et tu t’essuies la bouche machinalement avec ton avant-bras. ça ira mieux après une douche froide, tu supposes alors que la petite voix de nae t'apostrophe. tu lui as fait pitié alors elle s'est sentie obligé d'accourir. c'est les yeux dans le vide que tu te redresses, tes yeux qui auraient bien aimé être ailleurs et t'hoches la tête quand elle te demande si tu vas bien. tu sens sa présence derrière toi et t'es même pas sûr que ce soit bien elle, t'es dans un cauchemars. tu pourrais rester là, dos à elle jusqu'à ce qu'elle se vexe à nouveau et que, grognant, elle retourne se coucher. qu'elle oublie cette nuit sombre et qu'elle oublie qu'elle t'a rencontré. mais elle n'en fait rien et plantée sur ses deux pieds, la poupée reste immobile. alors que le calme regagne petit à petit ton esprit et que ton cœur s'apaise enfin tu aperçois les premières lueurs du soleil, signe de la fin de la bataille. tes démons s'en vont, ils reviendront à la nuit tombée. t'aimerais bien dire que le monde est sauvé mais la vérité c'est que t'aimerais le voir cramer avec toi au premier rang. t'as la gorge qui brûle encore et on te croirait fou si t'avouais que c'est presque agréable. la douleur vaut la peine d'être ressentie que tu dis souvent en haussant les épaules. et c'est de longues secondes qui s'écoulent, des secondes qui ont le goût d'éternité. et puis t'es ni orgueilleux ni fier, ça t'importe peu que nae te voie aussi vulnérable et pitoyable, elle a juste eu pitié de toi, tu lui pardonneras. tu tournes alors la tête pour la regarder, la main toujours appuyé contre cet arbre qui n'a rien demandé. silencieux ? c'est pourtant elle qui l'avait été ce soir. son air concerné t'inquiète ; qu'est-ce qui a bien pu corrompre son visage de poupée ? ton état ? tu penches plutôt pour ta personne, c'est la réponse qui t'arrange le plus.« quel titre tu me conseilles pour ta bio ? »

Date d'inscription : 12/06/2017

tu croises les bras, continues de tirer sur ta clope mal roulée. tes yeux fatigués commencent à piquer. tu gigotes, essaye de détendre ce bocage niché dans ton dos, le regard toujours fixé sur le grand méchant loup. il bouge, enfin, se retourne vers toi. les faibles premières lumière du jour ne vous éclairent pas encore, tu n'y vois pas grand chose. tu déglutis. tu vas te faire manger nae. « quel titre tu me conseilles pour ta bio ? » tu serres les dents. tu sais pas si tu dois rire ou pleurer. t'ouvres la bouche pour répondre mais rien ne sort. tu fronces les sourcils, ramène la cigarette entre tes lèvres comme pour y trouver l'inspiration. quelques secondes de flottement, ton corps se relâche. il ne te mangera pas ce soir. tu ris, un peu, en baissant la tête. vous êtes étrange vous deux, ensemble. à milles années lumières l'un de l'autre, et pourtant côte à côte dans ce voyage. « t'es con.. » sourire au coin des lèvres, tu continues de regarder tes pieds nus sur l'herbe humide. tu joues avec les brindilles, les pousses du bout des orteils. t'évites à tout prix les yeux de marek. il va te croquer, sinon. tu te demandes ce que vous aller faire maintenant. drôle de situation. tu tournes les talons. tu veux rentrer, t'étaler dans la banquette, manger un petit dej des familles. t'as fait le deuil de ta nuit, sommeil flingué pour cette fois. t'oublies presque le grand méchant loup derrière toi, tu commences à avancer, nonchalante. t'aimerais avoir une idée, quelque chose à dire, à lancer par dessus l'épaule. mais rien te vient, t'es là, à marcher, inerte à l'intérieur, à consumer ta goudronneuse. il te rejoindra peut être, peut être pas. tu finiras par le recroiser de toute manière. alors tu files, à pas de chats.

(on peut le end, comme ça après on fait genre nae elle l'évite tout le temps et puis ils vont se reparler à la nouvelle escale ou un truc comme ça jsp t'en pense quoi ? ou tu veux continues là parce que t'as des idées ? )

Date d'inscription : 12/06/2017

c'est parfait comme fin, see you at the park