Nouvelle maison, nouvelle vie ? [LB]

La jument leva la tête. Un nouveau personnage venait d'entrer dans son champ de vision. Un homme, qui se dirigeait vers elle. Il s'arrêta non loin d'elle. Il dit quelques mots, que la jument ne comprit pas. Mais son ton était engageant. Elle recula donc d'un pas, et allongea l'encolure pour le sentir du bout des naseaux. Bah, il n'avait pas l'air méchant. Mais elle garda sa méfiance. La brute qui avait tenté de la débourrer avait l'air gentille, au début.
Une mimique se forma sur les lèvres du jeune homme en face d'elle. L'alezane avait une impression de déjà vu. N'était-ce pas la façon de son ancienne cavalière d'exprimer son contentement ? Elle ne savait plus. Pourquoi les bipèdes ne hennissaient t'ils pas ? Tout serait beaucoup plus simple !
Elle souffla bruyamment, et baissa l'encolure. Puis se reprit, et leva la tête. C'était la première fois qu'elle venait ici, et apparemment, elle allait y rester.
Alors autant faire une bonne impression dès le départ. Dès ces pensées formulées dans sa tête, elle arqua l'encolure, mis sa queue en panache, et lâcha un petit hennissement.
Puis elle entendit les autres. Deux puissants hennissements retentirent dans la cour.
Heureuse d'avoir trouvé quelques uns de ses semblables, elle répondit, puis se mit a piaffer.
En plus de vouloir trouver des amis, il était temps qu'elle se dépense. Il fallait dégourdir ses membres fin engourdis par le voyage.
Quand elle était encore en Égypte, on l'avait une fois lâchée avec sa mère dans une grande étendue pleine de sable, que les humains appelaient 'désert'. Les petits grains volaient sous ses sabots, elle pouvait galoper autant qu'elle le voulait. Puis on les avait ramenées. L'inconvénient, dans cet endroit ou elle avait été, c'est qu'il n'y avait pas un gramme de nourriture. Pas le moindre brin d'herbe.
Bien qu'elle se soit amusée, elle n'avait donc pas regretté de rentrer.
Plus elle se plongeait dans les souvenirs, plus elle avait envie d'aller marcher un peu. Voir même beaucoup.
Elle signifia donc cette envie en piaffant un peu, puis en grattant le sol pavé d'un antérieur.

[Désolée, c'est un peu court, mais j'ai pas grand chose a dire :P]

[up ^^]

[pas de problèmes pour le retard,ça arrive a tout le monde =)]

Quand l'homme brun prit la corde qu'on lui avait attachée, elle ne put retenir sa joie.
S'il prenait la longe, c'est qu'elle allait quelque part ! Peut-être même courir !
Quand il se mit en route, elle le suivit donc bien docilement, veillant a na pas le dépasser quand il s'arrêtait. Ce n'étais pas tous les jours qu'elle était comme ça, mais elle était de bonne humeur. Et l'humain n'avait rien fait de mal, pour l'instant. Pourquoi ne pas lui laisser une chance ?
Il lui dit quelques mots. Elle ne compris pas très bien, mais le ton était doux et calme.
Elle remarqua qu'il ne tenait que peu la longe, et l'apprécia. Au moins, il n'avait pas l'air d'être une brute qui pensait toujours devoir employer la force. Tant mieux.
Quand il ouvrit la porte d'un de ces grands espaces, ou on pouvait soit travailler, soit faire ce que l'on voulait, une vague d'espoir, d'énergie et de bonheur la submergea. Elle trépignait.
Pas de selle en vue.
Tient, le petit poids sur sa tête avait disparu. Elle était libre !! L'euphorie la prit. Elle bondit en avant, plein galop, allongeant a chaque foulée. Là, la crinière au vent, elle était bien. Elle accéléra, accéléra, tant qu'elle put, tour sur tour. De temps en temps, elle ralentissait l'allure pour envoyer un coup de cul joyeux. Puis, arrivée pour la cinquième fois devant la barrière de la largeur, elle freina des quatre fers.
Elle fit demi tour, et sur la longueur, prit un trot enlevé, léger. La queue en panache, l'encolure arquée, elle était fière. Après un tour de cette allure, elle daigna s'arrêter. Elle baissa l'encolure, et renifla le sable doux qui volait sous ses sabots un instant plus tôt.
Sentant l'odeur d'un humain, elle se cabra, battant le vide de ses antérieurs. Puis, elle le reconnut. C'était le bipède qui l'avait amené ici. Se sentant bête, elle décida d'aller l'examiner de plus près. Elle trotta donc jusqu'à lui, encolure basse.
Il était assit a même le sable, la corde a la main. Voulant lui faire comprendre qu'il n'en aurait pas besoin s'il la traitait bien, elle l'attrapa du bout des dents, et la posa plus loin. Un petit hennissement joyeux plus tard, elle était en train de renifler les bras du jeune homme. Toujours aussi calme, cela ne semblait pas le gêner. Il avait l'air gentil. Voulant lui faire plaisir sans bien savoir pourquoi, elle décida d'exécuter un tour que son ancienne cavalière lui avait apprit.
Elle se replaça sur la piste, et mobilisa toute sa concentration.
Encolure courbée, pas, antérieur, haut, bien haut, et droit. Puis l'autre. Elle répéta ce manège deux ou trois fois, puis retourna devant son bipède, attendant une quelconque réaction de sa part.

Quand l'humain vint lui flatter l'encolure, puis lui murmurer quelques mots au ton encourageant, la jument se sentit gonfler de fierté. Il était content. Elle avait bien fait.
Elle ne le connaissais pas beaucoup, mais l'appréciait de plus en plus. C'est lui qui était venu l'accueillir et la rassurer quand elle était arrivée ici, seule, et il semblait la comprendre. Elle décida donc d'être gentille avec ce bipède, qui avait l'air bien plus gentil que le dernier cavalier qu'elle avait eu.
Il recula de quelques pas, soudainement. Pourquoi ? Elle tendit l'encolure, curieuse.

Une fois arrêté, il avança une jambe, et se courba. Ce mouvement lui rappelait quelque chose...C'était tellement lointain. Un jeu. Ça lui rappelait un jeu. Un jeu que son ancienne cavalière avait essayé avec elle...Tout ça était très flou. Mais elle continua a chercher. Le bipède voulait surement faire passer un message, lui faire faire quelque chose...
Un souvenir affleura dans sa mémoire. Une friandise dans la main de sa cavalière, qu'elle passait entre ses antérieurs. Elle avait dû...se courber pour l'attraper.
L'humain aussi était courbé, c'était donc ça qu'il voulait qu'elle fasse !
Elle courba donc son encolure, et la descendit. Pas très pratique, comme position.
Il y avait certainement autre chose. Elle examina donc l'humain de plus belle.
La jambe. Sa jambe était avancée. Elle tendit et avança son antérieur gauche.
Voilà. C'était surement ça. Il fallait s'abaisser sur l'avant main, tout en restant debout sur l'arrière main.

Elle lâcha un petit renâclement pour montrer à l'humain ce qu'elle avait fait, puis se releva en s'ébrouant.
On était quand même mieux debout.

Fehede était aux anges. Elle avait encore bien fait, et on l'avait félicitée. C'est donc qu'elle comprenait bien les demandes du bipède.
Puis, il refit des mouvement bizarres. Il se ramassa sur lui même, puis effectua un tour.
Le jument le fixa d'un œil interrogateur, et décida qu'il devait encore vouloir qu'elle l'imite.
Mais comment ? Elle ne marchait pas sur deux pattes, elle !
Tourner sur ses deux postérieurs, peut-être ? Hm. De toute façon, elle n'avait jamais appris ça, en Egypte. Tant pis, elle irait a l'intuition.
Elle se campa donc sur les deux postérieurs, et s'appliqua a former un beau rond en tournant sur elle même.
Elle n'était pas convaincue. Il devait y avoir quelque chose de plus, non ?
Les bras écartés de l'humain. Que devait-elle faire ? Elle ne pouvait certainement pas écarter autant ses antérieurs. L'humain le savait surement, il ne lui aurait pas demandé ça. Impossible.
Se cabrer, peut être ? Elle souffla fortement, laissant échapper son indécision.
Mais elle ne lâcherais pas le morceau. Elle aimait les défis. Les bras écartés voulaient peut être dire qu'il fallait faire quelque chose avec les antérieurs ? Surement.
Elle refit donc un tour, mais cette fois ci, en se cabrant légèrement. Ses postérieurs n'étaient plus totalement fixes. Tant pis.
Revenue dans la position initiale, elle se remit droite et s'approcha du bipède.
Exercice, ou jeu ? Elle était toute tendue. Elle fit donc volte face en soulevant les antérieurs, et partit dans un galop rapide sur la piste du manège. Rien de mieux pour détendre les muscles. Elle envoya les postérieurs deux fois, puis revint face au jeune homme en s'ébrouant.

[up, en ce moment les topics coulent vite ^^]

Quand elle revint, son bipède la félicita encore. La jument était ravie. A chaque fois qu'elle faisait quelque chose, on la félicitait. Tant mieux. L'alezane adorait apprendre, et si en plus elle se faisait chouchouter, c'est qu'elle était arrivée au paradis.
La main du bipède se posa sur son épaule, et glissa jusqu'à sa croupe. avec un autre humain, peut - être aurait elle râlé. Non, elle aurait certainement râlé. Mais elle considérait maintenant cet humain comme son humain attitré. Et elle en était contente.
Il était gentil, semblait la comprendre, et était toujours calme. Rassurant.
Il claqua doucement sa croupe. Elle avait fait quelque chose de mal ?
Non, elle n'avait pas fait un seul geste. Oh, c'est ça, parfois, son ancienne cavalière lui tapait doucement l'encolure a plusieurs reprises après le travail.
Une sorte de félicitation, surement. Fehede était dubitative. Une caresse, c'était bien mieux. Tant pis, c'était gentil quand même.
S'apercevant qu'elle était libre, et que son cavalier ne lui demandait rien de particulier, elle se retourna et parti dans un petit trot enlevé.
Elle fit deux ou trois tours à cette allure, détendant encore progressivement ses muscles. Elle fit un autre tour de piste au galop, a toute vitesse, pour le plaisir de sentir le sable voler sous ses sabots, et l'air se fendre a son approche.
Puis elle s'arrêta. Elle baissa son encolure jusqu'à ce que ses vibrisses touchent le sable, et elle continua son chemin, au pas, sentant le sable.

*Je regrette de moins en moins l'Égypte...*

Un instant, elle se sentit coupable. L'Égypte était sa terre natale, là ou elle avait grandi, apprit ce qu'elle savait aujourd'hui.
Elle se reprit, et releva bien haut son encolure. Elle n'avait pas à être coupable. Elle n'avait jamais demandé a quitter son haras de naissance. On l'avait emmenée. Et sa cavalière était d'accord. C'est elle qui l'avait fait partir.
Elle avait pourtant l'air si triste, quand elle l'avait fait monter dans le 'van'...Peut-être n'avait elle pas eu le choix. Oui, c'était surement ça.
Mais Fehede, bien qu'un peu nostalgique, ne regrettai pas d'être venue ici. Elle avait trouvé un bipède qui semblait vouloir s'occuper d'elle, un un environnement plein de nouvelles choses pour elle.
Elle revint vers l'humain, et souffla dans son cou pour lui signifier son contentement. Elle en était sure, elle serait bien, ici.

L'humain lui parla, doucement, gentiment. Elle ne compris pas le sens de la phrase, mais elle comprit un mot. 'Jouer'. Son ancienne cavalière lui disait souvent. Et puis elle lui montrait des choses, lui faisait apprendre des tours. Elle poussa un hennissement de joie. Il voulait jouer avec elle ? Ils allaient bien s'entendre !
Tout ce qui revenait a courir, a laisser échapper son énergie, la ravissait.
Elle n'attendait que ça. C'était un avantage, avec Fehede. Elle prenait toute compétition comme un jeu, un défi. Et elle savait très bien reconnaitre quand elle avait perdu, ou gagné. En suivant le cheminement de ses pensées, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas encore croisé d'équidé. Elle était pourtant bien dans un haras, non ? Bien sur, elle avait entendu des hennissements dans la cour. Ils devaient être cachés...Surement dans des boxs, comme avant, pour elle.
Elle se promit d'en rencontrer. Des chevaux étant depuis longtemps ici, qui pourraient lui dire précisément ou elle était et pourquoi elle y était.
Elle sortit brusquement de ses pensées. Jouer. Il avait dit jouer.
Quel allait être le nouveau jeu ? Elle n'en connaissait pas beaucoup.
Elle reporta son regard sur l'humain. Elle ne connaissait pas son nom. Elle devait pourtant le connaitre, il n'était plus un simple humain. C'était celui qui semblait vouloir s'occuper d'elle. Elle essaya de se souvenir. Il l'avait dit, quand il était venu la chercher, il n'y a pas si longtemps...
Maxime. Il s'appelait Maxime.
Toute contente de sa trouvaille, elle hennit une deuxième fois.
Impatiente de faire quelque chose, elle sautillait sur place, s'appuyant d'un sabot a un autre.
Alors, quelle était la suite du programme ?

[un peu court, je sais pas trop quoi dire :S]

[up ?]

Au bout de quelques instants, Maxime se tourna vers elle, et lui dit quelques mots. Puis il s'éloigna, et, en se penchant, traça un large rectangle dans le sable. La jument l'y rejoignit, ne sachant toujours pas très bien ce qu'elle devait faire. Puis il commença a lui parler, d'une voix fluide. Fehede comprit qu'il tentait de lui expliquer le principe de ce nouveau jeu, et elle redoubla d'attention. Le seul mot qu'elle comprit fut 'courir'. Ses anciens propriétaires lui disaient souvent 'va courir', quand ils la lâchaient dans un grand espace. C'était le moment ou elle pouvait galoper a son aise, sans entraves.
Il lui donna une petite caresse d'encouragement, puis partit dans le sens opposé, traçant a nouveau un grand rectangle. Puis il invita l'alezane a se placer au centre du manège.
Puis il frappa la balle du pied. Elle vint rouler jusqu'aux sabots de la jument. Devait-elle faire pareil ? Non, elle ne pouvait pas faire le même mouvement, ses antérieurs n'étaient pas faits pour.
En désespoir de cause, elle attrapa une anse entre ses dents, et trotta jusqu'au bipède.
Puis, elle lâcha la balle a ses pieds. Mais quelque chose clochait. Il n'avait tout de même pas fait ces dessins dans le sable pour rien, il devait y avoir une raison.
Que ce jeu était compliqué ! Mais elle aimait les défis et n'aurait lâché l'affaire pour rien au monde. Elle hennit, contrariée.
Elle récupéra le ballon entre ses dents, le secoua un peu, puis repartit en direction du rectangle le plus proche. Arrivée là, elle se planta sur place, attendant un indice, un conseil, une réaction de la part de l'humain.

Quand le bipède se tourna vers elle et rit, Fehede comprit que c'était une marque d'amusement. Elle était drôle ? Après tout, pourquoi pas.
Maxime s'avança vers elle, puis posa ses mais plusieurs fois au sol. Puisque ses mains correspondaient apparemment a sa bouche, parce qu'il attrapait la balle avec ses mains, et elle avec sa bouche, il lui demandait de poser le ballon.
Elle en était certaine. Elle avait très bien compris l'ordre, mais ne l'exécuta pas.
Poser son ballon ? Lui laisser ? Alors qu'elle venait juste de l'avoir ? Certainement pas. Elle comptait bien s'amuser un peu avec.
Puis elle comprit le principe. D'un coup. Illumination. Il était très simple en fait. Prendre le ballon, et le mettre dans le rectangle. Enfin, le poser dans le rectangle, si elle avait bien compris.
Elle baissa alors vivement la tête, sans lâcher sa balle, jusqu'à ce qu'elle touche le sable, puis recula rapidement, enchainant sur un galop rapide.
Après un tour, pour le plaisir, elle se dirigea vers le deuxième rectangle et s'y arrêta en freinant des quatre fers. Le rectangle était maintenant agrémenté de deux sillons dans sa largeur.
Contente d'elle, elle hennit puissamment, laissant tomber son ballon par la même occasion.
Tant pis. C'était un jeu ? Son esprit de compétition prit le dessus, elle était maintenant concentrée sur chaque mouvement de l'humain. C'était son ballon. Si il voulait lui prendre, il allait devoir courir.
On allait jouer.
Antérieurs légèrement écartés, encolure baissée, muscles bandés, elle était prête.

Maxime allait essayer d'attraper sa balle sous peu. Toujours attentive, oreilles en avant, elle attendait son geste.
C'est juste a cet instant qu'elle entendit une voiture arriver. Elle détourna la tête quelque secondes, afin d'identifier l'auteur du bruit qui perturbait sa concentration. Mais ces quelques secondes suffirent. L'humain plongea pour attraper la balle, crocheta une anse d'un rapide mouvement du poignet, et roula sur le sol pour s'éloigner d'elle.
La jument, tout a fait revenue au jeu, ne perdit pas une seconde. Son ballon était en jeu. Elle partit plein galop dans une courbe autour du bipède, de façon a se trouver sur sa trajectoire lorsqu'il tenterait d'atteindre le second rectangle, a l'opposé de l'endroit ou elle se trouvait il n'y avait même pas une minute. Arrivée là, elle se planta sur place, ses yeux faisant la navette entre ce qu'elle considérait comme sa balle, et Maxime.
Il y avait deux possibilités, que la jument analysa le plus vite qu'elle pût. Soit Maxime tentait le tout pour le tout, et il fonçait vers le rectangle malgré sa présence, soit il tentait de lancer le ballon par dessus elle pour qu'il retombe sur le carré de sable prévu.
Sauf que si il lançait, elle aurait bien du mal a arrêter la ballon. "La meilleure défense, c'est l'attaque". Elle venait de comprendre ce qui était pour les humains un proverbe par elle même.
Elle fonça alors droit devant, frôlant le bipède, cueillant le ballon au passage.
Moyennement loyal, comme technique. Non, ce n'était pas juste, il n'avait aucune chance face a une masse de muscles de plus de 350 kilos. Désireuse de ne pas arrêter le jeu par une faute, elle revint donner la ballon a Maxime. Puis se replaça là ou elle était, entre lui et le rectangle. Et baissa l'encolure, comme une excuse.
Voilà. Le jeu pouvait continuer.
Si il lançait, elle pourrait toujours essayer de se cabrer, ou prendre le ballon de vitesse en faisant volte face.
Alors elle banda ses muscles, et attendit, se promettant de ne pas se laisser distraire.
Toute son attention était mobilisée, et le jeu commençait a lui plaire.