Panique [ Libre ]

Il était trois heures, et après avoir mangé, et vaqué a quelques occupations, Chloé avait décidé d'aller visiter les environs, en allant dans la forêt.
Elle enfila donc un jogging et ses baskets, prit un tube de biafine (en ayant le nez en l'air, on tombe plus souvent), et partit a l'aventure.
Elle s'engagea dans un tout petit chemin, sans se préoccuper du temps de retour. Elle verrait ça plus tard. Elle regardait tout. La moindre fleur, le moindre moineau n'échappait pas à son regard. Et elle s'en émerveillait. La Nature. Là, elle était dans son élément. Elle reviendra sûrement faire une balade a cheval par ici. Au fil de ses pas, elle arriva sur un grand espace dégagé, terminé par une falaise. A sa gauche, un ébouli formait un chemin de descente jusqu'à la longue plage de sable beige clair. Un tache sombre barrait cette clarté, rehaussée par l'écume qui bordait la plage.
Mais sa curiosité sans égale la poussa a descendre voir, juste au cas où. Elle se dirigea donc vers l'ébouli, se demandant comment le descendre. Ce fut un gros morceau d'écorce qui lui donna la réponse. Elle le ramassa, s'assit dessus juste devant la pente, et d'une impulsion, projeta sa luge improvisée dans la descente.
Une fois arrivée en bas, le sable freina sa course, et elle se retrouva le nez dans le sable. Une personne normale aurait surement pesté, mais Chloé n'était pas ce qu'on pouvait appeler quelqu'un de banal, et elle riait aux éclats.
Elle se releva, s'épousseta, et posa ses chaussures. C'est donc les pieds dans l'eau qu'elle poursuivit son chemin.
Puis, elle arriva assez près pour distinguer le bout de bois. Le bout de bois qui n'était autre qu'un cheval. Apeuré, terrorisé, même. Il avait peu, il s'enfonçait dans les vagues. Mais plus il s'enfonçait, plus il semblait terrorisé. Son talent lui permit de comprendre instantanément. Il était fou de douleur. Il devait avoir des plaies, et le sel marin les faisait brûler encore plus intensément.
Comprenant cela, son sang ne fit qu'un tour. Tant pis si elle prenait un mauvais coup. Elle se précipita auprès du cheval, s'arrêtant a quelques mètres pour arriver doucement. Il ne s'agissait pas de lui faire encore plus peur. Elle le reconnut. Le Grand Calimethar VI. Elle se posta en face de lui, et commença a parler, doucement, continuellement, comme une mélodie apaisante.
Elle avait du temps a revendre, et continuerait jusqu'à sauver ce cheval. Elle le savait.
Elle avait bien fait de prendre de la biafine.

[voilà, c'est fait ;)]

[T'inquiète pas, ça me dérange pas du tout =D
Et puis Cali, moi je l'aime bien =°]

Sortant une friandise de sa poche, Chloé tendit le bras, a demi. Elle n'avança pas pour autant. Inutile de lui faire encore plus peur. Tout en lui tendant le bonbon, elle continuait de parler doucement. Ça prendrai certainement du temps, pour qu'il accepte de la laisser appliquer un peu de pommade sur ses plaies en premier recours.
Peu lui importait. Elle passerai la journée sur cette plage avec le bai s'il le fallait, elle ne manquait pas de temps. Cali était terrorisé.
C'est seulement a ce moment qu'elle remarqua les deux promeneurs, en retrait. Depuis combien de temps était-ils là, a parler entre eux ?!
N'aurait-ils pas pu prévenir quelqu'un ?!
Elle sentit l'énervement la gagner. Sentiment qu'elle réprima instantanément. Si elle même se laissait submerger, elle n'aurait plus aucune chance d'aider le bai.
Elle jeta un regard noir sur les deux promeneurs, et se re-concentra sur Cali.
Sur son objectif. Il fallait qu'elle lui apporte les premiers soins, puis qu'elle trouve un moyen de le ramener au Haras.
Elle savait d'ores et déjà qu'elle n'appellerait pas ce dernier. Une arrivée en fanfare du vétérinaire, de tous les occupants du Haras, et des badauds qui seraient attirés par l'agitation, tuerais dans l'œuf toute chance de redonner un peu de confiance a l'ex-champion.
Elle resta donc là, a attendre une réaction, toujours sans s'arrêter de parler.

[up ?]

[ pas grave ^^]

Le besoin d'aide qui dominait dans son regard renforça sa détermination a l'aider. En premier lieu, il eu peur de la pommade. Chose normale, dans son état.
Puis, doucement, il se rapprocha. Il avait assez confiance pour rester ici. C'était déjà ça.
Il happa le peu de nourriture qu'elle avait a lui offrir d'un seul coup. C'était bien insuffisant, mais elle n'avait que ça sur elle. Peut être que si elle arrivait a se faire suivre du bai, elle pourrait le guider jusqu'à un endroit ou il pourrait trouver un peu d'herbe, en attendant de rentrer au Haras.
En attendant, elle devait passer la pommade. Elle pressa le tube, en faisant sortit une bonne quantité sur ses doigts. C'était pas la moment d'être avare sur la Biafine.
Se décalant doucement vers son flanc droit, elle se remit a parler a l'ex-champion, d'une voix douce et rassurante.
Elle posa doucement la crème sur la première plaie qu'elle vit. Elle y posa tout le paquet qu'elle avait sur les doigts, de façon a passer la crème sans toucher la blessure elle même avec la main. Elle récupéra ensuite l'excédent, et passa a la suivante.
La Biafine arrêterait la brûlure causée par l'eau salée, et participerait a la cicatrisation.
Le tout étant que Cali se montre coopératif, et qu'il n'ait pas de réaction violente. Heureusement que la Biafine ne piquait pas.
Mais elle ne laisserait pas tomber. Tout dans son regard demandait de l'aide.
Elle comptait bien répondre a cette demande.

[up (:]