Boing boing, fait le coeur qui frémit au rythme de tes mots. ▬ Brune & Reyna

En remplissant son formulaire, la jeune femme s'était forcément attendue à vivre de grands frissons, quoi de plus normal pour un road trip, mais une prise d'otage – c'était considéré comme tel, n'est-ce pas ? – n'en faisait pas vraiment partie. Ce début de voyage ne faisait aucun cadeau, en particulier au conducteur du rooster, qui heureusement avait choisi de ne pas renvoyer tout le monde chez soi. Comme tout le monde, Reyna aurait été déçue mais elle aurait aussi compris et accepté la décision. Difficile de se mettre à la place de Lloyd, elle ne s'était jamais retrouvée dans une position similaire avec un couteau tremblant sous la gorge, en revanche elle savait que ce n'était pas une situation anodine et imaginait qu'un traumatisme pourrait en découler. A son grand soulagement, ça n'avait pas l'air d'être le cas du blondinet pour l'instant et elle saluait son courage. Il était un exemple pour tout le monde dans ces bus. D'ailleurs, elle comprenait tout aussi bien sa décision finale. C'était comme si cet événement avait renfoncer sa volonté de mettre les voiles au plus vite, comme si ça avait été la goutte d'eau faisant déborder le vase. Peut-être que derrière les visages confiants des trois organisateurs se cachaient également des histoires qui les motivaient tout aussi fort que leurs compagnons à s'en aller. D'un côté, Reyna avait envie de savoir ce qui poussait ces inconnus à tout lâcher, au moins temporairement, parce que ce n'était sans doute pas une décision prise à la légère, mais de l'autre elle savait que certaines choses devraient rester sous silence. Après tout, elle en était une parfaite illustration. Les quelques souvenirs douloureux dans le fond de son sac ne concernait qu'elle seule, pas les autres. En pensant à cette bague qu'elle prévoyait d'abandonner quand elle en aurait enfin le courage, un nœud se noua dans son estomac. Non. Hors de questions. Elle n'était pas d'accord, il ne lui gâcherait pas son voyage. Ce bijou, cher à ses yeux, n'aurait bientôt plus d'importance quand elle se serait retrouvée. Et par conséquence, lui non plus. Elle pinça les lèvres – son petit tic nerveux quand elle était contrariée – et inspira un grand coup le plus discrètement possible. C'était un grand moment, elle devait le vivre à fond.

Les bus avaient démarrés depuis un bon moment déjà, la jeune femme n'avait pas regardé l'heure à ce moment là pour savoir quand exactement mais à zieuter ses camarades, ça faisait suffisamment longtemps pour qu'ils aient lâchés leurs sacs respectifs. Tous, sauf elle. Y rester accrochée comme une moule à son rocher ne l'aiderait pas, dans aucun aspect, elle en était pourtant consciente. Alors, un peu difficilement, elle posa son gros sac de randonnée – il fallait au moins ça entre les affaires obligatoires et celles de son choix – au pied du lit, un des premiers à côté des escaliers. A première vue, ce n'était pas le meilleur emplacement, elle serait probablement déranger par le passage récurent de ses compagnons à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit mais au moins, elle n'aurait pas à slalomer entre les affaires des uns et des autres étalés au sol et aurait la conscience tranquille. Qu'elle se couche tôt ou tard, elle ne dérangerait pas leur sommeil. Ce n'est après elle qu'on râlera, une stratégie comme une autre pour projeter sa place au sein du bus à long terme. Inutile de se presser donc pour se faire bien voir, on finirait par la connaître à un moment donné. Elle pourrait poursuivre son élan du pique-nique, faire plus ample connaissance mais non, pas pour l'instant. C'est pas que la jeune femme n'en avait pas envie, c'est qu'elle n'arrivait plus à se lever du lit. Elle était lessivée. Pourtant, elle n'avait pas fait grand chose. Le stress de la journée devait être en grande partie responsable. C'est très fatiguant, autant physiquement que moralement de se mettre dans tous ses états. Elle se sentait déjà un peu à l'écart pour ne pas être redescendue avec les autres, dans l'espace de vie mais en même temps, ne trouvait pas la force d'y remédier. Elle était tiraillée par sa fatigue et le sentiment de déjà passer à côté de quelque chose, d'une partie de son voyage. Le bruit de marches qui grincent la rassura à peine. Quelqu'un remontait déjà. C'était peut-être l'occasion de tenter quelque chose, de ne pas passer pour une asociale. « Tu les fuis déjà ? Sont-ils si terribles ? » Une pointe d'humour dans la voix, elle se redressa sur son lit en fixant celui de ses compagnons qui, ô joie, l'empêchait de ruminer.

Elle n’arrêtait pas d’y penser. A cette attaque. Cette prise d’otage dont Lloyd a fait les frais. Pas sûre qu'elle aurait eut la même réaction que lui si elle avait été celle dont la jugulaire était la victime. Mais ce qui la faisait ressasser tout ça c’était sa réaction. Ou plutôt ça non réaction. Plus elle y repensait plus elle s’était trouvé égoïste. Pourquoi n’a-t-elle pas réagit en proposant de l’argent ? Celle à qui il n’a jamais rien manqué. Comme l’ont fait certains avec courage. Elle avait agit comme une gamine tétanisé et sans ressource. Elle s’en voulait. De n’avoir rien fait, si ce n’est de se redresser pour fuir plus vite. De n’avoir rien dit, ni pour donner une idée ni pour rassurer Lloyd. Elle était faible. Heureusement que d’autres ont eut cette audace de proposer de l’argent et d’aller chercher des secours. Bien qu’elle avait déjà mit un point final à son aventure, Lloyd donna l’ordre d’un départ imminent. Douce décision qui radoucit le groupe qui s’empressa de rejoindre leur bus.

Le rooster fut une agréable surprise pour la Brune. Aussi spacieux qu’un bus puisse le permettre, des tons couleurs bois et des meubles en bois, une atmosphère calme et cool. Elle adorait au premier coup d’œil et certaine qu’elle allait encore plus l’aimer au fil du temps. A peine le temps de s’installer que le conducteur prit le départ. Juste le temps de déposer son sac dans un coin –elle ira le nicher sur un lit plus tard, Brune prit place avec le groupe. C’était un bon cadre pour faire connaissance, encore et toujours. Elle écoutait plus qu’elle ne parlait, riait tel un bon public aux blagues des uns et des autres, se perdait face aux décors extérieurs qui avançaient dans un bon rythme et elle se plaisait. Oublié la prise d’otage, le stress et la tristesse de quitter son père. Elle était prête à prendre le large. Plus que jamais.

Finalement le temps passe. Chacun finit par aller à ses occupations : musiques, livres, discutions. Tout était bon dans l’atmosphère. Elle se dit qu’il était temps pour elle d’aller poser ses affaires, de les ranger autre part que dans un coin du bus qui pourrait rapidement gêner les autres. Alors elle récupère ce gros sac de randonné, quasiment aussi lourd qu’elle et monte d’un pas coureur à l’étage. Il est aussi merveilleux que le bas et ça la fit sourire. Elle constate la présence féminine sur le lit le plus proche. Un visage familier car déjà croisé. Brune ne peut que sourire à son interpellation. C’est assez étrange de fuir dans un bus, non ? « Si tu savais ! Ils sont même pires que ça… » répondait-elle avec ce même sens de l’humour dans la voix. Elle ne se demanda pas pourquoi la demoiselle s’était mise à l’écart. Tout le monde est libre de ses mouvements ici et l’intégration ne devait pas forcement se faire en quelques heures. Puis elle-même venait de quitter le groupe. « Tu sais quel lit est encore libre ? J’aimerai jeter mon sac qui pèse au moins une tonne et demie ! » nouveau sourire aux lèvres, elle repositionne son sac sur son épaule comme pour donner vie à la tonne et demi énoncer dans phrase.

Reyna avait longtemps rêvé de ce moment, ou plutôt d'un moment comme celui-ci, de prendre ses cliques et ses claques pour une destination inconnue, peu importe laquelle tant qu'il s'agissait de s'éloigner assez loin, de prendre un recul espéré et mérité. Bien sûr, les choses ne prenaient pas exactement la tournure qu'elle avait imaginé plus jeune, c'était ça aussi les aléas de la vie. Elle s'était toujours peinte au bras d'un homme pour ce projet, des rêves pleins les poches et les yeux, rien à prouver à personne, mais au final toutes ces choses étaient tombées à l'eau et un autre contexte avait couvert ce départ. En fait, c'était l'inverse sur un peu tout les points. La jeune femme ne vivait pas son rêve tel qu'elle l'avait imaginé, mais et si c'était mieux de se laisser porter par des surprises ? Ça le serait forcément plus que de se laisser bercer par des mensonges et la peur. Et en s'attendant à rien de spécial, elle ne devrait pas être déçue. Ou moins, en tout cas. Peut-être qu'en fait, même si c'était encore difficile à croire, elle était dans la meilleure condition pour vivre cette aventure et y mettre toutes ses tripes. Elle n'avait rien à perdre, tout à gagner. C'est pourquoi, elle ne voulait pas se presser. Ses chers compagnons de voyage pouvait bien patienter une bonne dizaine de minutes – ou plus, qui sait ? - avant de la connaître un peu plus que tout à l'heure et un peu moins que les jours suivants. Reyna, elle aimait prendre son temps, ne pas être brusquer. Et l'arrivée de quelqu'un d'autre à l'étage, c'était comme si un de ces souhaits silencieux avait été exaucé. « Si tu savais ! Ils sont même pires que ça… » Bonne nouvelle, avoir un petit niveau d'humour passait crème. Ou alors, c'était une réponse tout faîte, juste pour lui faire plaisir, histoire de pas la remballer dès le premier jour ? Reyna avait un sérieux problème à voir le mal partout ces derniers temps, il était temps de s'arranger. « Tu sais quel lit est encore libre ? J’aimerai jeter mon sac qui pèse au moins une tonne et demie ! » A vrai dire, la jeune femme n'avait pas vraiment regarder qui prenait quel lit mais comme la plupart de leurs compagnons montés à l'étage avaient posés leurs sacs dessus ou juste à côté, elle devrait ne pas trop se planter. « Celui tout au fond, à gauche, je crois. Et celui-là à droite aussi, si je ne me trompe pas. » dit-elle en pointant du doigt tour à tour plusieurs couchettes. « De source sûre, celui à ma gauche aussi. » Il manquait sûrement des lits sur sa liste mais étais-ce si grave ? Dans le fond, l'emplacement n'avait pas une grande importance puisqu'ils seraient quand même forcés de se retrouver à dormir tous ensemble dans la même pièce. Ce n'était qu'une histoire de détails et peut-être de chichis, aussi. « Brune, c'est ça ? » demanda la jeune femme. Ce serait pas mal de déjà commencer à retenir les prénoms des uns et des autres même si pour le coup, Reyna était quasi sûre de sa proposition. Un accent frenchie comme celui-ci ne s'oubliait pas si facilement.

Le poids de son sac lui fait penser qu’elle a emporté beaucoup trop. Qu’elle ne se servirait jamais de tous ses trucs et bidules et que si elle veut acheter quelque chose elle n’a pas de place. Mais à contrario elle a l’impression d’avoir oublié tous pleins de choses. Le principal est là, c’est l’essentiel. Elle regarde les lits un à un, suit les indications de sa compagne. Par flemmardise ou simplement pour ne pas s’éloigner de sa nouvelle connaissance, elle se laisse tomber sur le plus proche. Celui à sa gauche. Quel soulagement de ne plus avoir à porter ce sac. Le choix du lit lui importait peu enfaite. Du moment qu’elle avait un matelas une couette et un oreiller, le reste elle s’en fichait. Puis c’est bien d’être près de l’escalier, car étant une pisseuse né, la nuit cela allait être pratique de ne pas réveiller tout le bus. « Je l’aime déjà ce lit ! » affirme-t-elle en se redressant, dégageant la lanière de son sac à dos. A vrai dire, elle aime déjà tout le bus et pas seulement ce lit. Puis cette aventure aussi. « Brune, c'est ça ? » Un signe de tête pour affirmer. Elle est étonnée et contente qu’elle est retenue son prénom. Brune s’était présenter une fois devant tout le monde en étant certaine que personne ne le retiendrait. Perdu. Tout en se déchaussant et croissant ses jambes sur le lit, elle cherche intérieurement le prénom de sa voisine, mais rien. Elle s’insulte en silence et ne laisse pas plus de temps à le lui redemander « Je suis désolé, mais je ne me souviens pas de ton prénom. J’ai toujours eut du mal à retenir les prénoms, c’est agaçant ! » Une mine désolé, elle avait honte de son manque de mémoire et pas seulement que pour les prénoms. Certains appellent ça être tête en l’air et c’est vrai que la Brune ne pouvait pas le nier. A peine lui demande-t-on un truc qu’elle s’empresse de faire répéter la demande. Un jour elle y arrivera. Par contre, faute de se rappeler de son prénom, elle se rappelle très bien d’une chose « Par contre je me souviens que tu fais des muffins EXTRAS ! » Comment pouvait-elle se souvenir de ça ? Et bien la bouffe et elle c’est une histoire d’amour qui à commencer depuis bien des années à présent. Sa seule histoire d’amour d’ailleurs. La Brune n’avait jamais connu d’histoire d’amour, de vrai. Seulement quelques flirts, quelques relations de plusieurs mois avant que de tout stopper. Surement était elle trop indépendante, trop aventurière ou alors juste trop simple ? Dans tous les cas, elle s’est toujours dite qu’il fallait embrasser des crapauds avant de trouver le prince charmant. Puis elle n’est pas la fille qui cherche vraiment l’amour. Elle veut juste profiter de sa jeunesse.

Dan, Lloyd et Craig avaient fourni un travail formidable sur les bus, qui aurait cru qu'avec un coup de perceuse à droite et un coup de marteau à gauche, ils puissent obtenir un confort et des espaces de vie raisonnable pour des bus ? C'était un job de pro tout ça. Reyna n'avait certainement pas encore tout vu mais elle était déjà conquise, faut dire que la décoration marquait énormément de points. C'était tout à fait son style. L'étage du haut aussi. En voyant tout ce beau monde dehors dans le parc, elle avait craint qu'ils soient tous serrés les uns contre les autres mais en fait non. Il y avait pas mal de couchettes comme prévu, proches ce qui est normal dans un bus mais pas trop non plus. Donc à moins d'être très fatigué, très bourré ou somnambule, ils ne devraient normalement pas se gêner physiquement la nuit. Pratique d'avoir une marge de manœuvre quand il nous arrive souvent de se lever en pleine nuit pour marcher un peu. Reyna aurait été bien embêter de perturber le sommeil de sa voisine de lit. « Je l’aime déjà ce lit ! » Pas trop mous ni trop durs, ils étaient parfaits. « Bon choix. » partagea t-elle son avis personnel sur le sujet. De tous, elles seraient sûrement celles qui dormiraient le mieux. Enfin, ça restait à prouver, elles sauraient dans les prochains jours.  « Je suis désolé, mais je ne me souviens pas de ton prénom. J’ai toujours eut du mal à retenir les prénoms, c’est agaçant ! » La jeune femme n'était pas du genre à se vexer facilement pour des brouilles. Il y avait eu beaucoup d'informations d'un coup lors du pique-nique et se souvenir de tout était impossible. « Par contre je me souviens que tu fais des muffins EXTRAS ! » On ne pouvait pas lui faire de meilleurs compliments, la pâtisserie était sa passion depuis de longues années maintenant et entendre dire que des gens avaient appréciés ce qu'elle avait mit tout son cœur à faire était une des plus belles choses à ses yeux. Ça faisait du bien d'entendre un avis extérieur que celui de ses clients habituels et sa conforté le fait qu'elle avait choisi la bonne voie en se lançant dans cette formation. « Je peux en refaire quand tu veux, c'est facile pour moi. Je suis pâtissière, je peux faire n'importe quel gâteau si j'ai les bons ingrédients. » Si ses connaissances pouvaient faire plaisir à ses compagnons de voyage, c'est avec plaisir qu'elle se mettrait aux fourneaux. Puis elle ne savait faire que ça, elle faisait de bons petits plats aussi même si parfois c'était un peu laborieux. « Et moi c'est Reyna, vingt-sept ans et originaire de Morristown. Partir de chez moi était quelque chose que je voulais faire depuis longtemps et là c'était l'occasion parfaite. » Mieux valait qu'elle s'en aille plutôt que de continuer de faire semblant de vivre ou de se noyer dans des tourments sans fin.

Pour profiter, elle avait assurément choisie la meilleure des aventures. Certaine que ce road trip ne pouvait que bien se passer, elle n’imaginait pas de fin à son voyage. En même temps, pourquoi penser au retour alors qu’ils venaient à peine de partir. Elle apprend de sa voisine qu’elle est pâtissière et elle lui propose de lui en refaire. Elle ne pouvait pas mieux tomber, c’est clair, nette et précis. D’ailleurs le sourire que la Brune partage doit en dire long sur son ressenti. Pour ce qui est ingrédients, il n’y avait aucuns soucis, elle irait en acheter ! « Dans ce cas, je m’occuperais des ingrédients volontiers et si cela ne te déranges pas je veux même que tu m’apprennes ! » De toute sa vie, elle n’avait jamais dû faire à manger. Jamais elle n’avait mit les pieds dans une cuisine, pas même pour se servir un verre d’eau. Il y avait toujours des cuisiniers pour préparer les repas de son père et elle ou alors sa nourrice ou tout simplement ils allaient régulières aux restaurants avec son père. Jamais elle ne s’était intéressée à la cuisine, préférant largement consommer que de faire. Mais si la pâtissière voulait bien lui apprendre quelques trucs, se serait avec grand plaisir. Après tout ce voyage était fait pour prouver qu’elle pouvait y arriver toute seule, sans l’argent de papa, sans sa nourrice, sans personne. Juste elle et le strict minimum.  « Et moi c'est Reyna, vingt-sept ans et originaire de Morristown. Partir de chez moi était quelque chose que je voulais faire depuis longtemps et là c'était l'occasion parfaite. » Finalement son prénom ne lui était pas inconnu. Elle l’avait déjà entendu c’est certain. Cette fois-ci elle se promit de se le graver dans un coin de la tête et de ne plus jamais l’oublier. De trois ans son ainée, elle avait quasiment la même motivation qu’elle à ce départ et cela plus à la Brune. Certainement qu’elles ne sont pas les seules avec ce même objectif, mais avoir une personne avec cette état d’esprit juste face à elle la soulageait. « Enchanté Reyna de Morristown. » Comme pour faire une vraie présentation, elle lui tend la main pour échanger une rapide poignée de mains. « On retourne un peu vers chez toi alors, c’est cool ! » ou peut être pas étant donné qu’elle avait quitter sa ville. Les bus avaient la direction du New Jersay pour leur première étape, par forcement sa ville. « Je n’ai jamais eut l’occasion d’y aller, tu me feras visiter ce que tu connais ? » elle n’attends pas de réponse et reprends « Moi je suis originaire de New York, enfin j’ai toujours vécu là bas. Enfaite je suis française, mais j’ai l’impression que cela s’entend beaucoup quand je parle… » Certains disent que c’est plutôt sexy comme accent, d’autres que c’est juste pour se la péter. Brune l’entend même pas alors elle s’en contre fout.

Pour une majorité de personnes, travailler pendant ses vacances serait une chose tout à fait impensable et à juste titre mais décidément, Reyna n'était pas madame tout le monde. Pâtisser c'était beaucoup plus que son métier. Alors oui, il est vrai qu'elle s'était faîte la promesse de mettre sa vie entre parenthèses pour son road-trip mais avait-elle réellement le besoin de tout abandonner ? Pas vraiment, juste ce qui posait problème. Hors, elle n'avait aucun soucis avec son métier, si ce n'est que certains clients s'étaient plaint d'une différence dans sa manière de faire. Une différence négative. Jusqu'à présent, la jeune femme n'avait pas trouvé le courage nécessaire pour se pencher sérieusement sur la question mais maintenant qu'elle effectuait un vrai travail sur soi, le moment était venu. C'était nécessaire et ses compagnons de voyage allaient lui servir de cobaye. Ils ne connaissaient pas son ancienne manière de faire mais ils pourraient toujours se rendre compte de ce qui aurait changer entre aujourd'hui et plusieurs semaines. Pour un peu, Reyna aurait bien envie de se mettre sur le champs aux fourneaux, oubliant ses émotions et la fatigue précédentes mais ça ne se faisait pas de laisser en plan son interlocutrice ni de commencer à harceler tout le bus avec ses gâteaux. « Dans ce cas, je m’occuperais des ingrédients volontiers et si cela ne te déranges pas je veux même que tu m’apprennes ! » Bon point pour Brune, le bus ne devait pas contenir le nécessaire pour et il faudrait sûrement y remédier. Et avant tout faire une liste. Un programme rempli en perspective, auquel Reyna prendrait part avec joie mais sans oublier de ne pas faire que ça. « Ce serait un plaisir ! » Et une première, elle avait hâte. De pâtisser ensemble mais aussi de beaucoup de choses. D'arriver à la première escale, entre autre. Même si comme le disait Brune, les bus avaient prit la direction de là où elle venait. Ce n'était pas si cool non, il y avait des personnes – une en particulier – sur lesquelles elle ne souhaitait surtout pas tomber. Il fallait croiser les doigts. Elle n'était quand même pas si malchanceuse, si ? « J'ai un peu honte de l'admettre mais même par chez moi je ne connais pas très bien. » Si elle faisait régulièrement des sorties avec des amis, ils avaient leurs habitudes et ne sortaient pas souvent de leurs zones de confort. Ses parents ne l'avaient pas non plus amenés voir beaucoup de lieux dans les environs et toujours pour assister à des activités culturelles. Elle passait la plupart de ses vacances chez ses grands-parents maternels ou bien en montagne, et les week-end à traîner dans le cabinet au milieu d'une tonne de dossiers ou dans la pâtisserie de son père. « Moi je suis originaire de New York, enfin j’ai toujours vécu là bas. Enfaite je suis française, mais j’ai l’impression que cela s’entend beaucoup quand je parle… » Reyna hocha la tête, on ne pouvait pas dire le contraire et c'était tellement mignon. « Assez oui et c'est joli, j'aime bien. Du coup, tu n'es jamais allé en France ? Ça doit être beau là-bas, c'est ce qui se dit en tout cas. Et il paraît aussi qu'on y mange très bien. Je voudrais y aller un jour. » Peut-être son prochain voyage après ce road-trip ?

Reyna avait dit oui. Oui pour que la Brune se retrousse les manches pour l’aider à faire de magnifiques et délicieuses pâtisseries. En espérant qu’elle ne gâche pas tout avec ses mains de débutantes et parfois un peu gauche. Elle ferait très attention ou alors aidera juste à gouter les ingrédients pour affirmer qu’ils sont comestibles ou non. On a toujours besoins d’un gouteur dans la vie. Elle se porte volontaire.
Puis son interlocutrice lui précise qu’elle ne connaissait pas si bien la région où ils allaient. Brune comprit rapidement qu’elle avait peut être fait une gâche. Décidément, elle n’en loupe pas une ! Il fallait qu’elle se rattrape et quoi de mieux que « Et ba on visitera ensemble. Si tu es d’accord bien entendu ! » Elle ne voulait surtout pas s’imposer, surtout qu’elle est sa première vraie rencontre dans ce voyage, celle avec qui elle prend vraiment le temps de parler seule à seule. La Brune sait qu’il lui reste encore beaucoup de personne à rencontrer, mais elle sait aussi qu’il va falloir qu’elle se trouve quelques épaules sur qui compter parce qu’ils allaient y avoir des hauts et des bas. C’est la vie. Alors non pas qu’elle se disait déjà grande copine avec Reyna, mais peut être que dans les jours à venir, les semaines, elle serait peut être une épaule solide. « Assez oui et c'est joli, j'aime bien. Du coup, tu n'es jamais allé en France ? Ça doit être beau là-bas, c'est ce qui se dit en tout cas. Et il paraît aussi qu'on y mange très bien. Je voudrais y aller un jour. » Brune sourit. Si son accent plaisait, alors ça ne pouvait que lui faire plaisir. D’ailleurs c’est ce qui lui reste de son pays et elle eut un moment de nostalgie. Bien sur qu’elle aime sa vie en Amérique, mais la France lui manque par moment. C’est son premier chez elle, là où elle a commencer à grandir. « Je suis né en France. J’ai suivie mon père vers l’âge de mes 6 ans. Depuis j’y suis retourné pour les vacances, mais plus depuis un petit moment. » Pour aller voir qui ? Il lui restait bien une tante et sa mère là bas, mais l’entente avec les deux n’est plus vraiment là. Puis ses quelques amis ont tous grandis et prient des horizons différents. Il va quand même falloir qu’elle retourne se prendre un bol d’air frenchie. « Pour la nourriture, c’est la meilleure ! Le vin, le fromage, le pain… » Elle fait mine de fondre de gourmandise « D’ailleurs, si tu réussies à me faire des croissants digne d’un pâtissier français, je te déclare ma flamme devant tout le monde ! » Il fallait pas se mentir, les croissants en Amérique, soit ils sont inexistants, soit ils sont dégueulasse.

La jeune femme devait avoir l'air bête de ne pas bien connaître les environs de là où elle avait grandi. C'est vrai qu'en y réfléchissant, c'était un peu idiot de sa part de rêver d'ailleurs et de milles et un voyage sans avoir prit le temps de découvrir ce qui était déjà à portée de main. Ce comportement ressemblait au caprice d'une enfant gâtée, ce qu'elle pensait ne plus être. Est-ce que ses camarades allaient la voir comme tel désormais ? Sa capacité à se faire des films était consternante et fatigante, surtout. « Et ba on visitera ensemble. Si tu es d’accord bien entendu ! » Et voilà, tout allait bien dans le meilleur des monde. Reyna n'avait vraiment pas besoin de paniquer à chaque potentiel bémol. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire reconnaissant, tandis qu'elle glissa un « merci » empli de sincérité. Les premiers temps c'était un peu difficile, elle irait à tatillon avec tout le monde le temps de se faire à la situation et à ses compagnons. Dans quelques jours, ça irait sans doute mieux. Elle s'imaginait arpenter des petites ruelles pavées et cachant les entrées de plusieurs boutiques dont les marchandises lui feront briller les yeux. Ce serait bien aussi que Brune soit avec elle. A priori, ça ne lui posait pas de problème pour l'instant mais fallait voir plus tard. « Je comblerai les lacunes qui me font défaut comme ça ! » s'efforça t-elle de plaisanter sur un ton enjoué. Même si rien n'était encore défini, la perspective d'être accompagné, d'avoir un bras sur lequel flanché était rassurant bien qu'elle ne comptait pas faillir. Le plus gros était passé et mine de rien elle était sur la bonne route, c'était surtout pas le moment de régresser. Il n'y avait aucune raison, elle était forte et pleine d'envie. Ce voyage lui tendait les bras et elle n'allait pas se faire prier pour en profiter. Elle voulait tout connaître, y compris ses compagnons, dans la mesure de ce qu'ils acceptaient dévoiler. « Je suis né en France. J’ai suivie mon père vers l’âge de mes 6 ans. Depuis j’y suis retourné pour les vacances, mais plus depuis un petit moment. » Oh... Reyna eut l'impression d'avoir mit le doigt sur un sujet sensible et c'était sûrement trop tôt pour qu'elles aient envie de se confier. La jeune femme ne savait plus quoi dire de peur d'aggraver les choses.  « Pour la nourriture, c’est la meilleure ! Le vin, le fromage, le pain… » Qu'elle se soit aperçue ou non de sa gêne, Brune venait de la sauver encore une fois. « D’ailleurs, si tu réussies à me faire des croissants digne d’un pâtissier français, je te déclare ma flamme devant tout le monde ! » La pâtisserie française c'est autre chose, c'est un autre niveau et c'est un excellent défi à relever. « Prépare une mise en scène aussi car je vais te faire les meilleurs croissants que tu n'aies jamais mangé. » Ou pas. La jeune femme savait très bien qu'elle allait galérer comme pas possible. Il lui manque sans doute un ou plusieurs secrets de fabrication alors forcément ces fameux croissants ne sortiront pas de suite des fourneaux mais à l'avenir, qui sait. En modifiant la recette à sa sauce ou en rajoutant des trucs, bref en bidouillant de son côté, elle réussirait un miracle.

L’art et la manière de faire comme si de rien n’était, la Brune ne prend pas note de la gêne de son interlocutrice. Elle ne jugerait pas parce qu’une personne ne connaissait pas sa ville ou pour toute autre chose. Elle aime ne se souvenait pas de son prénom alors elle ne pouvait être juge d’un tel manque. Un sourire aux lèvres car finalement elle accepte de passer du temps toutes les deux et cela rassures Brune. Elle espérait que les autres seraient aussi réceptifs et cool. Elle verra bien d’elle même. Le tout étant de faire un premier pas vers eux. Surement.
Parler de Paris, des merveilles de la France, elle pouvait le faire pendant des heures. Si en plus cela tourne autour de la gastronomie française, il était certain qu’on ne pourrait plus la faire taire. Reyna joue le jeu, sa réponse te fait rire. Une chose est sûre, les défis ne lui font pas peur. C’est cool. « Parce que je sais que le niveau de difficulté, je t’accorde deux chances ! » il n’en fallait pas non plus trop, sinon elle allait pouvoir s’entrainer et la Brune allait devoir écrire un vrai éloge à son égard. Elle s’imagine déjà, debout sur une chaise lui déclarant tout son amour alors que finalement, elle ne se connaisse encore que d’une rencontre. Ca te plait. Ce genre de délire alors qu’elle ne connaît à peine la personne. « Je ne t’ai pas vu en bas tout à l’heure, mais tu as déjà fait quelques rencontres à part moi ? » Question peut être indiscrète, mais peu importe. Bien qu’elle est échanger deux mots avec certains d’entre eux, Brune pouvait affirmer n’avoir fait la rencontre que de Reyna. Puis faire des rencontres de rencontres des rencontres ça peut être un bon chemi pour se faire une place dans le groupe.

Spoiler:

La proposition de muffin ne pouvait pas mieux tomber. La première fois qu’elle pu en gouter un, elle eut à peine le temps de mettre un croc que la mésaventure avait prit place. Chose rare chez la Brune, elle en avait perdu l’appétit. A présent qu’ils étaient sur la route, ces muffins ne pourraient être que plus délicieux. C’est certain que d’avoir une amie pâtissière dans ce road trip était la meilleure chance qu’elle pouvait avoir. Aussitôt sa dernière question posé, Reyna lui tendit la boite avec les derniers gâteaux. Récupération rapide, sourires aux lèvres et un « merci » à la française qui lui échappe tout naturellement. Il lui arrivait assez fréquemment d’oublier son anglais et de mettre quelques mots français. Mots simples que tous les anglophones pouvaient facilement comprendre. Avec son accent, cela de faire encore jouer sur son charme frenchie. « Pas vraiment. J'ai parlé vite fait à deux trois personnes au début du pique-nique mais sinon pas encore. On n'en est qu'au premier jour, on a tout le temps qu'il faut. La seule que je peux te dire, c'est que ceux qui ont déclarés faire parti du rooster au l'air sympa. J'en ai vu trois tout à l'heure, après reste à voir si ce n'est qu'une impression. Et toi ? » La bouche en pleine action de mâchage, elle écoute et acquiesce avec la tête sa voisine de lit. Il est vrai qu’elles venaient à peine de quitter le point de départ des bus, il était juste impossible de faire connaissance avec autant de personnes. Et puis ce voyage allait durer sur plusieurs semaines, laissant largement le temps d’apprendre à connaître un minima tout le monde. En sachant que certains quitteraient le groupe plus rapidement que prévu et que de nouvelles têtes allaient faire leur apparition. Un vrai défi pour la Brune qui allait devait faire fonctionner sa mémoire pour les prénoms. Au pire, elle trouvera des petits surnoms sympas à chacun ! « Je suis d’accord, ceux du rooster ont l’air cool. » Non pas que ceux des autres bus n’ont pas l’air cool, mais elle était fière d’être dans un bus calme avec des gens sociable. Pour le moment elle n’a eut que de bonne image d’eux, bien que, à la réunion certaines têtes ne lui donnaient clairement pas confiance. Heureusement ces dernières ne sont pas montées à bord des bus. « Moi, je n’ai pas encore prit le temps. Enfin à part toi, je n’ai pas eut de vrai discutions avec quelqu’un d’autre. » Nouvelle bouchée dans son muffin. Son expression de bonheur se lisait si facilement sur son visage qu’il n’était pas nécessaire de préciser à Reyna que ses gâteaux étaient une pure merveille. « Je suppose que les rencontres se feront avec le temps et les premières sortis. » C’était même une évidence. Tout était présent que se faire des amis et même des moins aimés.

Elle avait envie de prendre son temps, Reyna. De ne pas se presser, de laisser les choses se faire toutes seules, d'attendre sagement d'être surprise par le road-trip et les différentes escales qui le composait. A quoi bon se dépêcher ? En six mois, la jeune femme aurait tout le temps nécessaire pour faire la connaissance de ses compagnons de voyage, de nouer des amitiés plus ou moins fortes avec eux et de trouver le bonheur à sa manière. Et même si certains quitteraient le navire avant la fin, elle ne regretterait pas de ne pas avoir parler avec tout le monde. Si c'était le cas, alors elle respecterait la décision du destin. Plus de prise de tête, elle avait largement eu sa dose. Les choses évolueraient à leur rythme et à la manière dont ça devrait l'être, point barre. Ainsi va la vie. « Je suis d’accord, ceux du rooster ont l’air cool. » Reyna semblait avoir tiré le bon numéro, le gros lot avec l'atomic rooster. Il correspondait tout à fait à ce quoi elle s'était imaginée en se repassant sa description dans sa tête. Il était même mieux que dans son imagination. Le bus mais les gens aussi. C'était des premières impressions, certes, mais ne dit-on pas qu'il faut souvent rester sur les premières impressions ? On dit les deux mais elle avait plus souvent entendue une version que l'autre et elle préférait naturellement se fier au dicton qu'on avait eu l'habitude de lui répéter étant enfant. Elle envie de croire aussi qu'avec Brune, ça ne s'arrêterait pas dès que l'une d'elle aurait quitté l'étage. Qu'il y aurait effectivement ses bons gâteaux à préparer ensemble, le défi des croissants français et tous les endroits à visiter. « Moi, je n’ai pas encore prit le temps. Enfin à part toi, je n’ai pas eut de vrai discutions avec quelqu’un d’autre. » Elles étaient dans le même cas, comme sans doute beaucoup d'autres. Normal, c'était le début. Quand on ne connaît pas, quand on n'a pas vraiment eu le temps de faire ses repères et prendre ses habitudes, c'est toujours délicat mais il suffit d'un peu de temps, de s'adapter. « Je suppose que les rencontres se feront avec le temps et les premières sortis. »  Elles voyaient la suite de la même façon, elles étaient tout simplement sur la même longueur d'onde. Elles se connaissaient à peine mais Reyna pouvait dorés déjà affirmer apprécier sa voisine de lit au petit accent frenchie trop craquant. « On a le temps et de mon côté je ne compte pas descendre avant d'être revenue à New-York. » Tout plaquer pour s'installer vivre ailleurs ? Même si ça restait son pays, ça paraissait impossible. Et elle n'était pas venue pour ça. Se ressourcer, à ses yeux en tout cas, signifiait revenir plus forte. Elle ne voulait pas tout quitter et donner l'impression que c'est l'unique solution, que sans ça elle n'arriverait pas à tourner la page. C'est pas vrai, elle finirait par y arriverait, elle n'avait pas besoin de s'en aller et de ne plus risquer de croiser le regard de l'autre abruti pour se sentir mieux. Là c'était temporaire, quelques mois et ensuite elle lui ferait comprendre de quel bois elle se chauffe. « Il me tarde de découvrir toutes les personnalités qui sont réunies et celles qui vont bientôt nous rejoindre. Si des gens nous rejoignent à la prochaine destination. Je me demande si il y a des endroits où on attend notre arrivée avec impatience. Si ils ont postés l'annonce un peu partout où si c'est au fur et à mesure de notre avancée ? » Il y aurait peut-être le moyen de découvrir l'intégralité ou au moins une bonne partie de leur itinéraire à l'avance ? Reyna était partagée, elle ne voulait pas gâcher les surprises mais d'un autre côté, ça lui démangeait de savoir si ils continueraient à s'approcher de chez elle ou pas.

« On a le temps et de mon côté je ne compte pas descendre avant d'être revenue à New-York. » du temps elles allaient en avoir, c’est clair. Toute fois ce dernier passe tellement vite par moment que la Brune se presse de tout vivre pour ne rien louper. Pas sûr que se soit le meilleur moyen de profiter. Tout faire vite et louper quelques occasions. Non. Pour ce voyage elle prendrait son temps, profiterait au maximum de chaque étape, chaque escale. Et puis elle était comme Reyna, elle comptait rester dans ce bus jusqu’au dernier jour. « Dans ce cas, prépares-ti à me supporter jusqu’à la dernière minute ! » suivie d’un grand sourire et d’une nouvelle bouchée dans son muffin. Elle ne pourrait cesser de répéter que ceux sont de pure merveille ! Terminant son gâteau, passant sa langue sur ses dents pour être sûre de ne pas laisser une miette sur ses dents quasiment blanches. L’air satisfaite, elle pousse son sac au pied du lit puis s’allonge sur le dos, la tête tournée vers sa voisine. « Il me tarde de découvrir toutes les personnalités qui sont réunies et celles qui vont bientôt nous rejoindre. Si des gens nous rejoignent à la prochaine destination. Je me demande si il y a des endroits où on attend notre arrivée avec impatience. Si ils ont postés l'annonce un peu partout où si c'est au fur et à mesure de notre avancée ? » Il y avait tellement de personne encore à rencontrer. Est-ce qu’il été possible de parler à chacun avant leur prochaine escale ? Peut être pas. Peut être même qu’elle n’allait pas avoir le temps de parler à certaines personnes qu’elles seront déjà descendues du bus. Et puis il est vrai qu’à chaque descente de nouveaux pouvaient arriver. « J’en ai aucune idée. C’est vrai que nous avons eut vent de ce voyage avec les flyers mais est-ce qu’ils ont été distribuer dans tous l’Amérique ? A voir avec Lloyd. » Une question à poser au détour d’une bière. Une curiosité à éteindre pour laisser place à une autre. « Ils ont aussi ouvert un instagram, alors cela doit éveiller la curiosité de tous. » Surement la publicité le plus simple pour faire le tour d’un si grand état. Et puis présenter avec quelques photos pour donner encore plus envie aux, peut être, futurs voyageurs. « Dans tous les cas, peu importe les personnes, ce voyage est du pur géni ! Et on est surement très chanceuse d’avoir accepter cette occasion. »

Le temps passe vite, parfois bien trop, au point de ne plus considérer ces simples mots comme une impression mais plutôt comme la réalité. Le temps file bien plus vite que les humains ne pensent, lui il ne connaît pas l'hésitation. A peine le temps de dire ouf et déjà plusieurs secondes sont perdues à jamais, envolées. Depuis la fin de ses études, depuis que la jeune femme était devenue adulte, elle avait cette désagréable impression de ne pas voir le temps passé. C'est à peine croyable, il y a peu elle fêtait en famille le nouvel an. Quatre mois s'étaient écoulés depuis et si ça ne tenait qu'à elle, elle jurerait que ça n'en faisait qu'une. Six mois de road-trip,  il ne fallait pas se leurrer, ça serait comme le reste, en un rien de temps ça serait fini. Y penser lui mettait la boule au ventre mais elle se faisait la promesse de ne pas laisser le temps lui échapper bêtement entre les doigts, de le contrôler de son mieux jusqu'au tout dernier instant. «  Dans ce cas, prépares-toi à me supporter jusqu’à la dernière minute ! » A vue d'oeil, comme ça, Brune n'avait pas l'air très compliquée à vivre. C'était sûrement une petite blague pour lui soutirer un sourire et ça fonctionnait très bien. « Mais comment vais-je faire, au secours ! » répondit t-elle en faisant mine d'être désespérée pour rentrer dans son jeu. « Je suis sûre qu'on trouvera pire. »enchaîna t-elle toujours sur le ton de l'humour. Il y a toujours pire, suffit de bien observer autour de soi. Et de toute façon, elle avait brièvement eu l'aperçu de caractères moins facile que sa voisine de couchette. Après ça restait un aperçu, pas forcément la vérité même si la jeune femme avait plutôt tendance à se fier aux premiers coups d'oeil. Question de flair, peut-on dire. En tout cas, c'était loin de représenter l'intégralité des gens, il ne fallait pas oublier qu'ils pouvaient tous partir à l'escale de leurs choix et vive-versa, les gens pouvaient monter à condition qu'il y ait de la place. Sinon, le trajet serait forcément temporaire. Mais ça laissait une chance quand même de profiter un peu du voyage, peut-être même de gratter sa place, Reyna le trouvait chouette comme principe.  « J’en ai aucune idée. C’est vrai que nous avons eut vent de ce voyage avec les flyers mais est-ce qu’ils ont été distribuer dans tous l’Amérique ? A voir avec Lloyd. » En fait, elles et les autres ne savaient pas grand chose sur le road-trip, le principal surtout. Mais c'était de leur faute, pour ne pas avoir pensé à demander plus d'informations sur les détails. Seul leur chauffeur pouvait éteindre leur interrogation, jusqu'à un nouveau détail vienne les chiffonner et que le même manège recommence jusqu'à la fin. « Ils ont aussi ouvert un instagram, alors cela doit éveiller la curiosité de tous. » Ah ouais ? Pas mal comme idée de pub, peut-être même plus efficace que l'annonce sur le journal. Les gens sont connectés, le moyen le plus sur de leur faire passer l'info c'est de leur mettre directement sous le nez. « Y compris la mienne, j'ai envie de zieuter maintenant. » Quand l'envie et la flemme se croisent, c'est toujours la flemme qui prend le dessus. Reyna ne mit pas longtemps à imiter sa camarade, s'allongeant de tout son long sur ce qui était  récemment devenu son nouveau lit pour les six prochains mois. « Dans tous les cas, peu importe les personnes, ce voyage est du pur géni ! Et on est surement très chanceuse d’avoir accepter cette occasion. » Une opportunité de rêve, le genre à ne se produire qu'une fois dans sa vie, la jeune femme, maintenant qu'elle avait sauté le pas, était contente d'avoir osé. « De la chance d'habiter ou d'avoir la possibilité de se déplacer sur le lieu du départ, où on était sûre d'avoir de la place parce qu'on nous attend peut-être ailleurs mais on ne sait pas combien de places il restera. » Soyons honnêtes, sûrement pas beaucoup. Il doivent être des milliers à rêver d'un tel voyage et si ils feront leur possible pour ne pas passer à côté. Au fil des jours, les places diminueraient bien plus que le contraire et c'était normal.